Bons films bons genres

Le Festival des Maudits Films, impulsé par l’équipe du Centre Culturel Cinématographique, se propose de mettre à l’honneur des fleurons du cinéma de genre dans l’écrin chatoyant de la salle Juliet Berto (applaudissements nourris, s’il vous plaît). FC

Inutile de prétendre le contraire d’un air fat : les amateurs de cinéma de genre ont toujours été regardé de haut par les cinéphiles “respectables“. Biberonnés à Starfix et Mad Movies, ils écumaient les cinémas de quartier avant leur disparition progressive au profit d’enseignes plus doucettement généralistes, vénéraient des auteurs bien avant leur sacralisation par les gardiens hypocrites du temple critique. Car oui, le cinéma de genre compte en son sein bon nombre d’artistes ayant marqué l’Histoire du Cinéma de leur empreinte, détournant les logiques commerciales pour avancer des propos percutants, avec souvent infiniment plus de subtilité que les cinéastes sanctifiés aveuglément dans les prestigieux festivals internationaux. Allez, baissons notre poing rageur et nettoyons l’écume de nos lèvres vengeresses, car le ciné-club historique de Grenoble entend cette semaine corroborer ces assertions dans toute leur éclatante logique, grâce à l’inespéré Festival des Maudits Films. Opération frissons
Le film projeté en ouverture annonce la couleur : L’Invasion des profanateurs de sépultures (photo) de Don Siegel est un classique moult fois remakés mais jamais égalé, grâce à la puissance évocatrice de sa mise en scène. Le double programme du lendemain fait la part belle à l’Italie, avec deux réalisateurs emblématiques, mais pour le coup éloignés de leur genre de prédilection : Le Temps du massacre, western de Lucio Fulci et Hercule contre les Vampires, péplum fantastique de Mario Bava. On attend également avec une saine impatience la soirée du vendredi, où seront projetés coup sur coup La Chambre des tortures, l’une des meilleures adaptations d’Edgar Allan Poe par le fameux Roger Corman, la très sympathique comédie musicale Reefer Madness d’Andy Fickman (parodie des invraisemblables œuvres de Drugsploitation), et le fabuleux Plan 9 from outer space d’Ed Wood, nanar millésimé au charme ravageur. Enfin, après deux programmations de courts métrages et une rencontre à la librairie Decitre autour de Lucio Fulci, les cinéphiles les plus adorablement déviants pourront se repaître d’une programmation Grindhouse à souhait, avec le très gore Chair pour Frankenstein de Paul Morrissey et le pour le moins radical Ilsa, la louve des SS de Don Edmonds. Merci le CCC. 2e Festival des Maudits Films
Jusqu’au samedi 30 janvier, à la salle Juliet Berto

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