De Bernard Launois (1985, Fr, 1h10) avec Véronique Renaud, Pascal Simon…
Membre éminent de l’histoire officieuse du 7e art, Bernard Launois est à la base distributeur. Enfin, plutôt un VRP qui écume, dès la fin des années 70, un bon millier de salles françaises, auxquelles il refourgue des fleurons pas toujours glorieux de l’exploitation cinématographique, parfois sur un seul visuel prometteur. C’est avec ce système bien particulier d’avance sur recettes qu’il finance ses propres réalisations, avec tout d’abord deux comédies pas vraiment mémorables, Sacrés Gendarmes ! et Touch’ pas à mon biniou, puis ce désormais fameux Il était une fois le Diable – Devil Story, alias le premier film de momie normand – sans oublier un monstre nazi consanguin, un chat équivoque, un bateau zombie sortant des montagnes, et un cheval diabolique. Pingre comme pas deux, Bernard Launois vire son équipe technique lorsque celle-ci peine à s’acquitter du plan de tournage prévu. Avec seulement 55 minutes de film en boîte, Launois termine le tournage quasiment seul, enchaîne les plans fourre-tout qui augmenteront artificiellement la durée du film. De fait, en l’état, Devil Story est un cas d’école en matière de remplissage. Déjà doté d’un scénario improbable et d’acteurs mauvais comme tout, le film s’étire avec une mollesse qui force le respect, nous refourgue incessamment les mêmes plans, mais n’oublie cependant pas de dispenser les séquences mémorables avec une générosité aussi admirable qu’inconsciente. Bref, un météore de la galaxie nanar, à savourer avec le plus de monde possible. Tenez, par exemple, lors de sa diffusion ce jeudi à l’Amphi Weil, à l’initiative des Cinéphiles Anonymes et de Nanarland (la soirée se poursuivra à EVE avec les montages mythiques du fameux crew cinéphile déviant, et d’autres surprises).
FCJeudi 29 avril à 19h30, à l’Amphi Weil (campus)
