Les Muses du Musée

Guy Tossato, le directeur du Musée de Grenoble, évoque avec nous les problèmes de budget liés à la crise (et oui, encore elle !), mais montre aussi son enthousiasme – justifié – pour la programmation de l’année à venir et sa confiance dans le potentiel de son établissement. Propos recueillis par Laetitia Giry

Petit Bulletin : Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à annuler l’expo dédiée à votre fonds d’art contemporain prévue pour l’été 2010 ? Est-ce une « simple » question de budget ?
Guy Tosatto : Oui, il y a une crise, des aides de l’Etat sont supprimées. Il y a des économies à faire. On est dans une dynamique générale, qui ne touche pas que le Musée de Grenoble. Au niveau national, mais aussi international, je constate auprès de certains de mes collègues à l’étranger que, de fait, les budgets sont en train de diminuer. Il faut trouver des nouvelles ressources. J’ai essayé de limiter les dégâts : en l’occurrence, l’exposition que j’avais imaginée pour cet été était élaborée à partir de nos collections contemporaines, donc c’est un projet qui peut toujours se faire plus tard, et on n’était engagés auprès de personne.Le club des mécènes (créé en 2010 et réunissant entreprises privées et publiques) est-il voué à devenir plus important concernant les ressources du musée ?
Il a été clairement dit par le maire de Grenoble au moment de la création du club qu’en aucun cas les fonds trouvés ne viendraient suppléer au manque, remplacer les subventions. J’espère que l’on va s’en tenir à cette règle. Pour l’essentiel, l’argent récolté par le club des mécènes sera consacré aux acquisitions du musée, et pourra aider à financer les dépenses faites dans le domaine de la communication pour les grands évènements. Ce sera le cas au printemps prochain à l’occasion de l’exposition Chagall et l'avant-garde russe.Le commissariat de cette exposition est assuré par le centre Pompidou. Comment cela s’est-il passé ?
C’est ce que l’on appelle un hors les murs du centre Georges Pompidou. A mon arrivée il y a huit ans, j’ai très vite pris contact avec le Centre : on m’a demandé de proposer des projets. Parmi les deux présentés, c’est donc celui sur les avant-gardes russes qui a été retenu. Il a été confié à une conservatrice du centre, Angela Lente, avec qui je travaille depuis maintenant trois ans. Ce doit être une fierté ?
Oui, je suis vraiment très heureux. L’exposition va être superbe. C’est Angela Lente qui a travaillé l’exposition, qui a eu cette idée étonnante de prendre Chagall comme « fil rouge », moi j’ai été son alter ego à Grenoble. Elle a fait la sélection, imaginé le parcours à partir d’une idée qui était la mienne : une vraie collaboration. Comment s’organisent les partenariats – nombreux – autour de l’exposition ?
On a nous-mêmes pris contact avec ces différents partenaires, on leur a parlé du projet puis demandé s’ils avaient des idées et s’ils avaient envie de participer. On avait déjà eu des partenariats avec un certain nombre d’institutions, comme les Arts du récit à l’occasion d’une exposition hors les murs du musée de Grenoble dans les quartiers. Avec le changement de directeur à la Cinémathèque (Guillaume Poulet est arrivé en septembre 2009), il était intéressant de pouvoir faire quelque chose ensemble. De nombreux partenariats donc, avec les différents champs de la création artistique : la poésie, la musique, le cinéma… Le rayonnement national – voire international – du musée semble une évidence (au vu des expositions comme celles de Wolfgang Laïb en 2008, ou encore Gerhard Richter en 2009). Comment vous positionnez-vous par rapport à cela ?
Là-dessus, il y a toujours du travail. J’étais en Belgique dernièrement pour le vernissage d’une exposition de Stephen Balkenhol, que l’on reçoit cet automne pour une monographie, je me rendais compte que Grenoble, pour la Belgique, c’est encore très loin. Mais en même temps je suis heureux parce que sur le carton d’invitation était mentionnée la future exposition du Musée de Grenoble. Cela dit, c’est un musée très connu au niveau national, il est considéré comme l’un des premiers de France. Grâce notamment à ses collections d’art ancien et ses collections d’art moderne. Je dirais que le musée est très respecté, cela est patent chaque fois que l’on prend contact avec des partenaires européens. Et puis je crois qu’aux niveaux national et international, les expositions présentées ces dernières années, ainsi que d’autres expositions organisées par mes prédécesseurs – constituant une lignée de conservateurs et de directeurs très actifs – ont beaucoup fait pour le rayonnement du musée. Aujourd’hui, on a envie de se servir des nouveaux moyens de communication, on est en train de reprendre complètement notre site internet parce que c’est devenu un outil indispensable pour la communication et le rayonnement international.

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