Kravitz révolution

Quatre ans après Baptism, Lenny Kravitz revient avec It’s time for a love revolution, sorte d’hommage à ses premières amours musicales. Retour sur sa carrière musicale et topo sur ce dernier opus, à l’occasion de son passage au Palais des Sports de Grenoble, ce samedi 25 avril. Patrice COEYTAUX

Vingt années de carrière, huit albums studios et un dvd, Lenny Kravitz n’est certes pas la plus prolifique des stars américaines, mais il a néanmoins traversé les époques en contribuant à élargir le champ des possibles de l’esthétique rock, grâce à une musicalité quelque peu commerciale influencée par la funk, la soul, et bien sûr l’amour, le seul véritable moteur de l’artiste. De son vrai nom Leonard Albert Kravitz, Lenny fait ses armes sur les bancs de l’école et prend un premier départ solo en 1982 sous le nom de Romeo Blue, mais le succès n’est pas au rendez-vous. Sa carrière débute réellement en 1989 avec Let Love Rule, un premier album sous son nom actuel, très « sixties », dans lequel les influences d’Hendrix et Lennon lui valent quelques remontrances de la part des critiques. A l’époque, Lenny se démarque des autres artistes rock en gérant sa bulle artistique et en prônant des enregistrements analogiques (sur bandes), utilisant également amplis et microphones à lampes afin d’asseoir la cohérence sonore. Suivent trois autres disques dans le même esprit, Mama Said en 1991 qui le propulse au sommet des charts internationaux, Are You Gonna Go My Way en 1993, l’album qui le fera connaître en France, et Circus en 1995. Lenny est lancé et collabore durant cette période avec des artistes de renom tels que Slash (guitariste des Gun’s & Roses qui joue sur deux titres de Mama said), Vanessa Paradis pour qui il compose un album, Mick Jagger ou encore Aerosmith.
C’est alors qu’il opère un virage, tant au niveau sonore que de celui de son auditoire. Il se laisse tenter par l'univers de la musique digitale (qu’il a toujours refusé d’utiliser), et ce notamment grâce à l’ingénieur du son Terry Manning qui lui fera découvrir les joies du sampling (échantillonnage numérique) et des logiciels tels que Pro Tools (système audionumérique utilisé pour enregistrer et mixer tout type de musique). Sort alors l’album 5 en 1998, qui fait suite à trois années de silence. Un disque qui sonne lounge et rnb, et qui contient peu de tubes, voire un seul, Fly away, si l’on évince la reprise de American woman du groupe The Guess Who. Le son de 5 est encore plus léché que celui de ses albums précédents, mais cette évolution artistique va lui permettre de toucher un public plus large. L’artiste revient avec Lenny en 2001, un disque mi-figue mi-raisin peu convaincant. Mais Lenny est visiblement dans les bons papiers de la haute société décisionnaire américaine, et se voit accorder récompense sur récompense. Il sera le premier artiste à remporter 4 Grammy Awards consécutifs dans la catégorie meilleur chanteur rock. Renaissance
Quatre ans après Baptism, septième production de l’artiste passée presque inaperçue, Lenny Kravitz revient avec It’s time for a love revolution, Un titre qui annonce la couleur, l’artiste y célèbre l’amour au travers de quatorze titres qui mêlent rock, soul à la James Brown (écoutez Will you marry me, un hommage des plus… mimétiques !), slow rock dont il a le secret et énergie. Un disque efficace, plein de peps, qui annonce le retour du Lenny originel, le Lenny positive attitude. Mais également le Lenny qui a toujours voué un culte aux artistes et sonorités des années 60-70. Le retour à une production analogique était donc évident pour lui, et ce revirement de situation sert au mieux cet ode à l’amour orné de solos de guitares à la Jimmy Page (guitariste de Led Zeppelin), de clins d’œil à John Lennon (A new door) et aux Rolling Stones (Dancing till down). Dans Back In Vietnam, celui qui a « toujours affirmé que l’amour devait régner » fait un parallèle entre deux guerres qu’il juge inutiles, le Vietnam et l’Iraq, et décrit dans A long and sad goodby sa difficile relation avec son père, hommage qui finit sur une note d’optimisme qui correspond à l’amélioration de leurs rapports juste avant le décès de Sy Kravitz en 2005. Lenny is back, mais avait-il réellement disparu ? Lenny Kravitz (+Nneka)
Samedi 25 avril à 20h au Palais des Sports de Grenoble

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