Faisons danser les fourmis !

Dans un univers urbain construit comme une BD, les danseurs de la compagnie Styl’O’Styl s’éclatent sur du jazz, et c’est joyeusement communicatif. Aurélien Martinez

Dans la vie, on va d’un point A (chez soi par exemple) à un point B (le boulot) sans faire de détours. C’est ainsi, c’est la logique et la rationalité qui veulent ça. Mais si on prenait ces chemins quotidiens à contre sens ? Ou pire, si on s’arrêtait trois secondes ? Comme ça, là, en pleine rue ? Si on invitait le passant lambda, ou la fille du premier étage, à… allez soyons fou… danser ? C’est ce que propose la compagnie Styl’O’Styl avec son spectacle A contresens, qui s’intéresse aux mouvements quotidiens (le va-et-vient, les entrées et sorties…) qui font de nous des automates, telles de petites fourmis. Constat maintes fois rabattu, mais qui est ici prétexte à un chamboulement festif : en posant volontairement le doigt en plein milieu de la rangée de petites bêtes qui avancent, la compagnie déstructure avec envie cet ordre immuable des choses, et on se prête volontiers au jeu tant l’expérience est agréable.Danse dessinée
Ils sont quatre sur scène, dans un décor urbain stylisé façon bande dessinée (notamment avec les fenêtres, sortes de petites cases) : une fille et trois garçons, vêtus de façon commune. À côté, trois musiciens (batterie, saxo, claviers/basse) jouent, en live, un jazz énergique. L’alchimie opère de suite. Car le jazz, mélange de courants musicaux divers et variés, se marie à merveille avec le hip-hop fantaisiste de Styl’O’Styl : une danse plus charnelle que physique, toute en retenue. Comprendre que les danseurs font corps avec le jazz, et ne se prêtent pas au simple jeu de la démonstration et de l’enchaînement de figures je-suis-trop-fort-et-je-le-montre. La musique vit en eux, et sert ainsi leurs propos sur l’osmose recherché entre danse et musique. Une quête sur un corps utilisé comme une simple enveloppe, et ses interactions avec notre monde. Redouane Gadamy, le chorégraphe – qui fait aussi partie des danseurs – a élaboré un ballet urbain où chacun s’apostrophe, échange, grimpe sur les murs, les fenêtres… Un concentré survitaminé sans prétention qui fait plaisir à voir. Vous l’aurez compris, on ne peut que vous conseiller de vous rendre à l’Odyssée d’Eybens pour découvrir cette jeune compagnie grenobloise très réjouissante, que l’on avait déjà pu rencontrer à la fin de la saison dernière à l’Espace 600, pour la première d’A contresens.A CONTRESENS
Vendredi 30 janvier à 20h30
à l'Odyssée d’Eybens

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