D'Olivier Marchal (Fr, 1h40) avec Gérard Lanvin, Tchéky Karyo, Daniel Duval...
À l'origine, Olivier Marchal voulait retracer l'histoire du gang des Lyonnais, célèbres braqueurs des années 70, sur deux époques, à travers une fresque cinématographique dont le premier montage dépassait les deux heures quarante. Que s'est-il passé pour qu'à l'arrivée il accouche d'un fantôme de film centré sur la part la moins pertinente de son récit, celle, contemporaine, où Edmond Vidal reprend du service pour sortir de taule son ancien complice Serge Sutel ? Le rythme de ces Lyonnais pose assez vite question : tout est expédié, les enjeux sont flous, les personnages mal dessinés, les séquences (à l'exception d'une évasion assez spectaculaire) réduites à des clips esthétisants (la musique, éternel péché du cinéma de Marchal, insupporte par son omniprésence). N'assumant rien, ni la mélancolie de ces truands vieillissants (on est loin de Touchez pas au Grisbi), ni la fougue rock'n'roll de leurs alter-ego juvéniles, Marchal commet de plus une erreur fatale : privilégier à la sobre prestation de Karyo celle, grandiloquente de virilité constipée, d'un Lanvin en phase de «delonisation» (plus un film où il ne dit pas à un moment qu'il a «des couilles»). Plus ennuyeux qu'énervant, Les Lyonnais est un terrible gâchis. Christophe Chabert