1997-2017 : 20 ans dehors ! / Homme de théâtre, agitateur de talent, il dirige de main de maître Le Lavoir Public, l'un des lieux les plus excitants de la ville, où il a mis en scène un Huis clos qu'il a dépoussiéré, et où il organise quelques fêtes mémorables. On lui doit aussi le festival Only Porn.
Où sortiez-vous en 1997 ?
Olivier Rey : C'était quand déjà 97 ? Bac en 94, donc ça devait être ma période Beaux-arts... Bien sûr : les soirées Factory. Et La Centrale, mais c'était peut-être un peu après. On allait à l'Ambassade. Puis il y a eu à la place du Glob, je crois, l'Ambassade sur les quais de Saône. Ca n'a duré qu'un an, je ne sais plus si c'était cette année-là. Il y avait aussi à Saint-Georges une boîte indie pop où j'allais souvent, je n'arrive plus à me souvenir du nom...
C'était tout petit, sur trois étages, on y dansait dans la cave. J'ai découvert tout le rock indé de l'époque là-bas. Je sortais beaucoup au théâtre aussi, c'était les débuts de l'époque Raskine-Guittier au Point du Jour où j'étais tout le temps fourré. Et est-ce que le Medley rue Childebert était déjà là ? Je ne sais plus.
Je me souviens aussi d'une fête incroyable, inoubliable, dans le parking des Terreaux qui n'était pas encore ouvert, organisé par Cathy Bouvard avec Lyon Cap'. Mais est-ce que c'était en 97 ?
Qu'écoutiez-vous ?
Oh la la ! Ma culture musicale était encore balbutiante. De la dance, de la musique de pédé de l'époque, mais c'était davantage le côté kitsch qui me faisait rire. Je découvrais tout : le son des free partys, mais je n'ai jamais trop aimé la trance. Beaucoup de rock indé en fait, c'est ensuite que je suis venu à l'électro. La techno de l'époque, je la dansais de temps en temps. Je ne l'écoutais pas. C'est par la suite que j'y suis venu. Mais je me souviens quand même du bonheur qu'a été de découvrir le fameux remix de Tori Amos, Professional Widow.
Quel film regardiez-vous ? Dans quel cinéma ?
Je me souviens de la K7 VHS de Blade Runner. Un choc. On l'avait chez une copine et on le regardait sur la télé au moins une fois par mois. Je suis allé voir trois fois de suite Priscilla, folle du désert. Mais est-ce que c'était bien en 97 ?
À part les CNP, je crois qu'il n'y avait rien d'autre pour voir des films.
Je me souviens de Lost Highway, je découvrais Lynch. Je n'étais pas du tout sensible à l'époque à son esthétique. Je ne comprenais rien, ça me saoulait. Et bien sûr : Trainspotting.
Quel spectacle ou expo vous a marqué ?
C'est dur ! Mais comme je trainais beaucoup au Théâtre du Point du Jour à l'époque, je me souviens des Raskine : Les 81 minutes de Mademoiselle A. de Lothar Trolle. De L'Amante anglaise de Duras. Je ne sais plus si j'avais déjà vu son Huis Clos. Et je crois que c'était l'époque de La Maman et la Putain, au théâtre de l'Élysée, qui ouvrait juste ses portes. Une de mes premières mises en scène.
Comment vous déplaciez-vous ?
Je n'avais pas le permis - je ne l'ai toujours pas d'ailleurs - et je ne faisais pas de vélo. Donc, je me souviens des bus, et de marcher beaucoup la nuit. Les quais du Rhône n'étaient pas encore aménagés, il s'y passait plein de choses la nuit. C'était excitant, parfois un peu dangereux. On y marchait la nuit à la rencontre des garçons. Surtout sous la piscine du Rhône.
Quelle était votre cantine ?
Je crois que c'était les débuts du 203, j'avais une copine qui habitait au dessus et comme Manu a toujours été très cool, on allait boire des coups là-bas. Puis il est parti, donc on y allait moins.
J'étais étudiant, donc je n'allais pas des masses au resto. L'endroit magique pour tous les théâtreux était Chez Boname, à l'époque tenu par Malou Boname. Un resto ouvert très tard où on venait manger après les spectacles. On y croisait toute l'intellligentsia théâtrale de l'époque. Malou avait ses têtes, mais une fois adoubé dans la maison, c'était génial.
Quel était votre QG ?
Je me souviens du bar Les Loufiats, juste en face de l'école des Beaux-arts où j'étais. J'y passais une bonne partie de mes journées, quand j'allais en cours.