1er arrondissement / Quel avenir pour le Lavoir Public ? Les candidats à sa reprise ont jusqu'au 16 avril pour se faire connaître auprès de la mairie du 1er arrondissement, qui a présenté l'appel à projets en conseil d'arrondissement le 17 février dernier. Avec pour mots clés "culture, solidarité, transition écologique", cette nouvelle ère sera différente de la première, gay-friendly. Quoique.
« Ce ne sera pas forcément un lieu LGBT à l'avenir, mais si des propositions en ce sens émanent, elles seront étudiées » confie le conseiller municipal en charge de la vie associative dans cet arrondissement, David Souvestre. « L'important est que ce lieu continue à être en lien avec les écoles, les lycées, les associations avoisinantes » poursuit-il, voulant qu'y règne la convivialité, l'accessibilité (avec des tarifs abordables) et que soient encouragées les rencontres dans une « démarche éco-responsable, avec lutte contre le gaspillage, nourriture de saison. » Ce qui semble évident en 2021... La culture doit être le troisième pilier du projet avec des travaux en diffusion ou en création. La mairie a conservé les planches faites sur mesure pour créer un plateau de jeu par-dessus les bacs du Lavoir.
Car, édifié dans les années 30, ce lieu patrimonial a été durant huit années un mini-Berlin. Les soirées Arm aber sexy (pauvre mais sexy, terme emprunté au maire iconique de la capitale allemande Klaus Wowereit qui a profondément modifié la capitale allemande) en ont fait sa réputation. Aux mains de l'association Club Théâtre, pilotée essentiellement par Olivier Rey, le Lavoir a aussi accueilli de nombreux jeunes artistes (le festival En Actes, les sorties du Conservatoire...), les créations du taulier dont son émouvant Huis clos, des festivals (le fameux Only Porn)... De cela, David Souvestre dit recevoir encore des témoignages : « j'ai eu beaucoup de questions sur le devenir du Lavoir, notamment en lançant cet appel à projets, il y a de la demande et j'ai un peu la pression » dit-il en riant.
Bains à facettes
Géré par la mairie du 1er, le Lavoir Public sera mis à disposition gratuitement mais désormais la facture des fluides sera à la charge du lauréat à la fois pour des raisons financières, comme pour la maison Kourouma dédiée à l'économie circulaire, mais aussi pour responsabiliser les locataires – « ça ne nous ruinait pas, mais nos dotations d'animations n'ont pas des montants très élevés. » Si la structure venait à faire des bénéfices, un loyer serait réclamé par la mairie.
De petits travaux seront entrepris pour créer in situ des toilettes (à la place de l'actuelle guérite d'accueil) et une troisième issue de secours afin d'augmenter la jauge autorisée fixée — officiellement — jusque-là à 50 personnes. Plus tard, peut-être que le bâtiment entier sera réhabilité ; ses bains douches et le stand de tir nécessitent un désamiantage et un déplombage. En tant qu'élu Lyon en Commun, David Souvestre souhaiterait que les Bains-Douches retrouvent leur usage initial.
Les candidats à la nouvelle vie du Lavoir Public ont jusqu'au 16 avril pour se faire connaitre. Le lauréat sera rendu public le 12 mai et aura les clés dès le 1er juin s'il le désire car, dit l'élu, « on espère que la vie reprendra à ce moment-là ». Durée du contrat : un an renouvelable deux fois. Olivier Rey et le Club Théâtre avait pris les manettes en 2012 pour 365 jours d'une aventure qui se sera dissoute en 2020, sans que cela ne soit lié au Covid ou au changement de municipalité, mais simplement au désir d'autre chose — Olivier Rey pilote un projet culturel et associatif au Teil, en Ardèche.