"Zazie dans le métro" : Paris est magique grâce à Zabou Breitman

Il en fallait du cran pour s'attaquer à Zazie dans le métro, roman culte de Raymond Queneau paru en 1959 et passé au cinéma l'année suivante grâce à Louis Malle. La metteuse en scène et comédienne Zabou Breitman en a eu, elle qui a décidé de transposer ce récit d'apprentissage sur le plateau, et avec des séquences de comédie musicale écrites pour l'occasion par ses soins et le compositeur Reinhardt Wagner. Pourquoi pas...

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L'histoire de cette gamine provinciale fascinée par le métro parisien mais déçue qu'il soit en grève lors de son court séjour dans la capitale se suit ainsi avec plaisir, dans la tradition de ces spectacles populaires et fédérateurs. Zabou Breitman a découpé sa partition à la manière d'une cheffe d'orchestre, imbriquant finement tous les instruments de son histoire : sa scénographie, pleine de petites trouvailles façon vintage ; ses chansons, jouées en live par des musiciens installés dans l'immense structure métallique en fond de scène ; et bien sûr ses sept interprètes, convaincants autant dans les parties jouées que chantées.

« Mon cul ! »

Notamment la révélation Alexandra Datman, insolente à souhait dans le rôle de cette enfant intenable qui ponctue pas mal de ses sorties d’un enlevé « mon cul ». La comédienne-chanteuse embrasse et embrase littéralement la langue de Queneau, ses inventions langagières, avec la fougue nécessaire, laissant tout de même affleurer les passages plus sombres que l'auteur a imaginés — notamment les abus qu’a subis l’héroïne, les « papouilles zosées » de son beau-père. Avant que la vie ne reprenne le dessus, en chantant bien sûr.

Zazie dans le métro
Au TNP du mercredi 22 au samedi 25 mai