Le Cauchemar de Darwin
d'Hubert Sauper (Fr-Suisse, 1h47) documentaire
Lac Victoria, en Tanzanie. La Perche du Nil, prédateur vorace introduit artificiellement dans les années 60 est à la base d'une industrie fructueuse dédiée à son exportation, mais également d'une catastrophe écologique (elle a décimé les autres espèces...). Pendant que les avions-cargos s'envolent pour l'Europe chargés de poissons (ils reviendront remplis d'armes), les enfants des rues de Mwanza se shootent avec les déchets de l'industrie pour oublier qu'il meurent de faim, et les filles se prostituent au bras des pilotes, alimentant l'épidémie de sida... On comprend bien les intentions du réalisateur Hubert Sauper : témoigner, caméra à l'épaule, des ravages transversaux provoqués par la mondialisation sur un microcosme précis, en s'abstenant de tout commentaire pour mieux laisser le spectateur tisser lui-même les différents liens de cause à effet. Aux antipodes donc des docu-entertainment de Michael Moore, mais également d'une veine plus classique (absence de fil conducteur, de mise en perspective...), le film déroute, ennuie parfois, convainc de temps à autres, agace à l'occasion, mais ne laisse pas indifférent, ce qui est déjà une vertu précieuse. DGLac Victoria, en Tanzanie. La Perche du Nil, prédateur vorace introduit artificiellement dans les années 60 est à la base d'une industrie fructueuse dédiée à son exportation, mais également d'une catastrophe écologique (elle a décimé les autres espèces...). Pendant que les avions-cargos s'envolent pour l'Europe chargés de poissons (ils reviendront remplis d'armes), les enfants des rues de Mwanza se shootent avec les déchets de l'industrie pour oublier qu'il meurent de faim, et les filles se prostituent au bras des pilotes, alimentant l'épidémie de sida... On comprend bien les intentions du réalisateur Hubert Sauper : témoigner, caméra à l'épaule, des ravages transversaux provoqués par la mondialisation sur un microcosme précis, en s'abstenant de tout commentaire pour mieux laisser le spectateur tisser lui-même les différents liens de cause à effet. Aux antipodes donc des docu-entertainment de Michael Moore, mais également d'une veine plus classique (absence de fil conducteur, de mise en perspective...), le film déroute, ennuie parfois, convainc de temps à autres, agace à l'occasion, mais ne laisse pas indifférent, ce qui est déjà une vertu précieuse. DG