La cité des hommes

spacejunk / 33 ans au compteur, dont 24 un skate sous les pieds, l’artiste brésilien d’origine japonaise Tinho inaugure la 4e saison de Spacejunk. Entretien.Tu as commencé le skate et le graffiti dans les années 80. À quoi ressemblaient ces deux scènes au Brésil, à l’époque ?Tinho : Les deux en étaient à leur commencement. Il y avait peu d’informations disponibles, donc une forte émulation réunissait les gamins qui pratiquaient l’un ou l’autre. Et ces deux scènes étaient réprimées par la police et le gouvernement, ce qui a pas mal contribué à les rapprocher. Le mouvement punk était très présent également, et le skate s’est vite avéré être son sport préféré. Le mouvement hip-hop, lui, restait encore très confidentiel. Avec le développement de ces activités, le lien fort entre ses pratiquants, et le soutien des médias, la police a cessé la répression contre le skate et le graffiti. Et de nos jours, le gouvernement construit de nombreux skateparks gratuits un peu partout.Qu’est ce qui relie la pratique de ton art et celle du skateboard ?Les deux sont dans mon sang. Ils font partie de moi.Comment décrirais-tu la façon dont ton art a évolué avec les années ?Quand j’ai commencé le graffiti, l’idée c’était vraiment de bomber les murs et de détruire le système. Ensuite, à la fac, j’ai appris l’histoire de l’art, l’art contemporain, et mon travail a évolué en fonction, mais le graffiti, le skate, et le punk restent ancrés profondément en moi.Que tentes-tu de retranscrire, ou d’exprimer dans tes peintures ?Les relations entre individus, les distorsions sociales. Et à interroger les notions d’humanité, d’égoïsme…La scène “street art” brésilienne fait pas mal parler d’elle en ce moment. Qu’est ce qui explique cette reconnaissance soudaine, selon toi ?Principalement la difficulté de vivre et de trouver un travail au Brésil. Cela incite les gens à donner un maximum d’énergie et de créativité pour s’extraire de la masse. Mais je pense qu’en s’impliquant à fond, en faisant preuve de discipline, de persévérance, de personnalité et de foi, chacun peut accéder à la reconnaissance. Ce n’est pas spécifique au Brésil. DGtinhojusqu’au 14 octobre, à la Spacejunk Gallery

pour aller plus loin

vous serez sans doute intéressé par...

Mardi 17 octobre 2023 L'édito du Petit Bulletin n°1221 du 18 octobre 2023.
Mercredi 6 septembre 2023 C’est littéralement un boulevard qui s’offre au cinéma hexagonal en cette rentrée. Stimulé par un été idyllique dans les salles, renforcé par les très bons débuts de la Palme d’Or "Anatomie d’une chute" et sans doute favorisé par la grève affectant...
Lundi 24 avril 2023 Le secteur culturel grenoblois s’empare, depuis peu mais à bras-le-corps, du sujet épineux de la transition écologique. Mobilité des publics, avion ou pas avion pour les tournées des artistes, viande ou pas viande au catering, bières locales ou pas...
Lundi 13 février 2023 Dans la catégorie humoriste nonchalant, on demande le pas encore trentenaire Paul Mirabel, drôle de Zèbre (c’est le nom de son spectacle) qui cartonne depuis (...)
Lundi 16 janvier 2023 Trois soirées électro à Grenoble pour faire bouger tes nuits : Ed Isar le 24 janvier à la Bobine, Umwelt le 27 janvier à l'Ampérage et une Semantica Records night le 28 janvier à la Belle Électrique.

restez informés !

entrez votre adresse mail pour vous abonner à la newsletter

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X