Musique / Quitte à se faire des ennemis, on ne peut manquer dans le cas présent de donner dans la révélation. DJ Torsenu n’est en aucun cas un pousseur de disque, officiant topless dans les boîtes de nuit les plus huppés de la région. Déjà, comme peut le laisser deviner l’adjonction “& The Space Analog“, le dénommé Torsenu n’est pas seul. Mais au-delà de cette déduction digne de Jack Bauer, c’est à l’écoute du premier CD, joliment intitulé Motherfuckers are so nice, que la vérité explose : nous avons affaire à une formation composée de quatre zigotos aux pseudos fleuris (notre fameux “faux“ DJ, mais aussi ses camarades zicos Banban Beating, Processeur Phoonet et Angelo Spencer à la vidéo), dont les terres d’amour musicales forment un pot loin d’être pourri. Un peu de surf music énervée dans leurs maniements de guitare, une touche soul ascendant blaxploitation dans les mélodies, et des délires vocaux flirtant avec le flow si particulier du Mike D des Beastie Boys (exercice périlleux mais se coulant avec cohérence dans l’ensemble). Un zeste de mythologie foireuse sur l’origine du groupe (une fée extraterrestre serait à son origine – en même temps, en l’absence de preuve du contraire…), des samples de films en veux-tu ? en voilà, témoignant d’une saine érudition filmique déviante ne demandant qu’à être confirmée par la partie vidéo du live, bref, de quoi satisfaire le chaland sur la seule note d’intention. Les compères bossent en ce moment sur leur prochaine galette, dont vous pouvez avoir un aperçu (le très pêchu Burn Baby Burn) sur leur site officiel, et l’impression de fourre-tout un rien bordélique conférée par leurs productions discographiques sera confirmée ou infirmée par leur live de ce vendredi à la Bobine.François cauDJ Torsenu & The Space AnalogLe 22 septembre à 21h, à la Bobinewww.motherfuckersaresonice.com
