Libération musicale

Antibalas / Collectif métissé d’une quinzaine de musiciens, Antibalas viendra embraser le chapiteau du Cabaret Frappé samedi 28 juillet à coup de sonorités afrobeat ravageuses. Damien Grimbert

«Mais l’afrobeat, qu’est ce que c’est ?» s’interrogeront à juste titre les non-initiés (les autres ayant vraisemblablement surligné il y a belle lurette la date dans leur agenda). Pour comprendre les racines de ce courant musical, il faut remonter aux années 70 à Lagos, ancienne capitale du Nigeria et accessoirement mégapole africaine au taux de criminalité démesuré. Âgé alors d’une trentaine d’années, le musicien Fela Kuti initie ce style reconnaissable entre mille en fusionnant jazz, funk, et rythmes africains traditionnels, pour le mettre illico au service d’un discours politique des plus engagés. La recette fait fureur et perdure pendant plusieurs décennies, durant lesquelles l’aura de Fela grandit dans le monde entier, portée par ses prestations scéniques dantesques, et son engagement sans faille en faveur des plus démunis.Africalia !1998, New-York, quartier de Brooklyn. Un collectif de musiciens aux origines diverses décide de reprendre le flambeau, et organise chaque semaine une série de concerts baptisés Africalia !, au cours desquels ils rendent largement hommage à l’héritage afrobeat de Fela, enflammant systématiquement leur auditoire par leur énergie démesurée et leurs lyrics revendicatifs. L’événement va perdurer 3 ans, jusqu’à ce qu’en avril 2001, le club dans lequel ils se produisent se voie contraint de fermer à la suite d’une descente de police. Repérée par le prestigieux label anglais Ninja Tune, la formation entre alors en studio et accouche la même année d’un premier album, Liberation Afrobeat vol. 1, sous le nom d’Antibalas (pare-balles, en espagnol). C’est peu dire que l’épreuve de l’album studio est remportée. On y retrouve la même démesure rythmique, la section cuivre explosive, les riffs funky incendiaires, et autres ingrédients qui ont contribué à la notoriété du groupe. Qui récidive l’année suivante avec le tout aussi bon Talkatif, puis en 2004 avec Who is this America, finissant d’asseoir sa réputation de machine à danser ultime. Un rôle dans lequel on aurait cependant tort de le confiner, tant le versant socio-politique de son action a peu à envier à celui de son idole. Création de studios coopératifs à Brooklyn, militantisme au sein de nombreux collectifs tiers-mondistes, concerts gratuits dans des prisons… C’est donc avec autant de respect que d’enthousiasme qu’on plébiscitera leur prestation grenobloise, à n’en pas douter un des grands moments du festival. antibalasle 27 juillet à 21h, sous chapiteau

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