événement / Pour sa 7e édition, le festival Du Monde aux Balkans sera l'occasion de découvrir, entre autres rencontres passionnantes, la musique fusionnelle de l'américain Filastine, à mi-chemin entre électro, sonorités urbaines, et influences orientales. Damien Grimbert
Faire découvrir la création artistique contemporaine d'ex-Yougoslavie, développer les échanges avec le public, et informer sur la situation actuelle dans les Balkans sont les 3 axes majeurs et méritoires du festival Du Monde aux Balkans organisé par l'association Drugi Most. Forte d’une légitimité à la fois artistique et citoyenne acquise au fil des éditions, la manifestation propose 7 jours durant expositions (ne manquez pas celle de l’auteur de comics underground serbe Aleksandar Mihajlovic), concerts, projections de courts et long-métrages, rencontres-débats, ateliers et soirées jeux avec comme axe transversal le thème de l’identité. Pluridisciplinarité et interculturalité étant deux des mots-clefs du festival, on ne s’étonnera pas d’y retrouver le talentueux artiste Filastine, qui a en grande partie construit sa carrière sur ces deux principes.Un autre pont vers les BalkansMilitant altermondialiste revendiqué depuis une quinzaine d’années, globe-trotter avide de découvertes, bidouilleur de génie branché recyclage et basses technologies, artiste musical novateur et talentueux, Filastine est tout cela à la fois, et sans doute bien plus encore. Originaire de Seattle, il y fait ses premiers pas musicaux au début des années 90 au sein de !Tchkung!, formation punk-indus tonitruante et engagée incluant déjà quelques instruments ethniques. Après quelques années d’activité, le groupe cède la place à l’Infernal Noise Brigade, agrégation de percussionnistes de différentes origines formée à l’occasion des manifestations contre le Sommet de l’OMC à Seattle en 1999. En parallèle du collectif, Filastine produit ses premiers morceaux et mixes au début des années 2000, pour le label indépendant Post-World Industries, en mêlant électro bruyante, hip-hop, ragga, dub, indus et sonorités orientales. Repéré par DJ Rupture, qui le signe sur son label Soot Records en 2004, il sort son premier album solo en 2006, Burn It, sur laquelle on retrouve une flopée de MCs, chanteurs, toasters, et slammeurs posant leur flow sur ses compositions inspirées. Enfin distribué en France par les activistes lyonnais du label Jarring Effects, Burn It sonne comme la bande-son urbaine enflammée et ultra-moderne d’un dancefloor mondial et conscient. Si les influences moyen-orientales restent les principales, elles se métissent de sonorités balkaniques, et sud-américaines pour créer un univers sonore iconoclaste et novateur qui reste longtemps en mémoire. Après avoir investi squats, clubs, festivals et lieux underground de toute la planète via des performances électrisantes et tétanisantes (les rares spectateurs présents lors de son premier passage à Grenoble en 2005 confirmeront), Filastine vient de sortir au printemps un nouveau mix avec DJ Rupture sur le label Violent Turd, Shotgun Wedding vol. 6, spécialement consacré aux musiques d’Europe de l’Est.Festival Du Monde aux Balkans, jusqu’au 17 novembre, lieux diversDétails de la programation en pages agendaFilastine sam 17 nov dès 21h, à la Salle Noire
