Entre quatre murs

Lecture / Le 12 juillet 2006 débutait la guerre entre Israël et le Hezbollah au Liban. Des bombardements détruisent le pays et Beyrouth. C’est dans ce contexte politique tragique qu’Israël Horovitz, dramaturge et scénariste américain né en 1939, écrit Beyrouth Blues que le collectif Troisième bureau lira ce lundi. Une pièce fulgurante, mais très efficace sur les haines ancestrales, les représailles sans fin de génération à génération. Soit quatre étudiants américains de 20 ans Jake, Benjy, Sandy et Nasa. Ils sont à Beyrouth pour y étudier l’arabe dans le cadre d’une université d’été. Ils se connaissent peu, et se retrouvent dans une même chambre d’hôtel, alors que des missiles tombent dehors. Benjy semble plus préoccupé par le golf que par le conflit ; il se croit protégé par Bush et Cheyney, et suppute qu’israéliens et Nasrallah ne détruiront jamais un immeuble rempli de 200 étudiants américains. Benjy a grandi dans le Bronx, comme Jake, d’origine irlandaise et grecque. Sandy semble la plus terrorisée des quatre. Nasa, elle, est née en Palestine, et a grandi aux Etats-Unis. Elle apparaît comme l’étudiante brillantissime. Très vite, entre bavardages - loin d’être anodins - sur les prestigieuses universités américaines ou anglaises d’où viennent ces étudiants, des tensions montent entre eux, jusqu’à répéter l’horreur, les humiliations du dehors. Horovitz montre comment une jeune génération, a priori géographiquement éloignée des conflits, éduquée dans le meilleures écoles, se retrouve partie prenante de cette guerre jusqu’à en reproduire la même violence extrême dans la chambre. Renouant avec leur ethnie ou leur religion d’origine alors qu’ils on été à titre personnel, épargnés par l’histoire, certains des étudiants épousent l’histoire de leurs parents, de leurs ancêtres, et alimentent la haine.SDLecture de Beyrouth Blues lun 11 fév à 20h, au Café Restaurant La Frise (entrée libre dans la limite des places disponibles)

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