Le Hérisson

De Mona Achache (Fr-It, 1h40) avec Josiane Balasko, Togo Igawa, Garance Le Guillermic…

Dans les cercles de lecteurs, après des mois de succès phénoménal, le livre de Muriel Barbery L’Élégance du hérisson avait été rebaptisé Le Hérisson tout court. Comme Les Ch’tis au cinéma l’an dernier… Le film tiré de ce best-seller que tout le monde a lu (sauf nous) prend acte de ce diminutif, ce qui lui permet au passage de prendre aussi ses distances avec le roman. Il faut dire qu’indépendamment de son origine littéraire, Le Hérisson se présente comme une œuvre d’une terne modestie, à la tristesse constante proche par instants de la neurasthénie. Tout est dit quand Paloma, la petite fille qui assume l’arc narratif principal, saisit une caméra Hi-8 (cette caméra vidéo pré-DV dont Alain Cavalier avait fait un usage superbe dans La Rencontre et Vies) et filme son quotidien bourgeois et étriqué, soudain révélé par la pauvreté de l’image. Mona Achache, dont c’est le premier film, ne fait pas de vague non plus dans sa réalisation, propre, invisible, évanescente. L’éloge de la bonté d’âme manifestement héritée de Barbery, qui culmine dans la relation entre la concierge René (Balasko, en mode Cette femme-là, son plus grand rôle) et son voisin japonais Ozu (magnétique Togo Igawa), est sans arrêt contrecarré par cette réalisation dépressive, claustrophobe et anti-spectaculaire. Dire que ça nous passionne serait franchement exagéré — les réflexions de Paloma en voix-off ou les parenthèses animées sont même assez gonflantes. Mais voir un blockbuster annoncé transformé en Claude Sautet de quartier, donc pas glamour pour un rond, est comme une petite victoire sur le prêt-à-filmer habituel de ce type de projets.
Christophe Chabert

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