Expositions / Constellation de napperons en papier, délicate vision. Faux lustres cloués au sol : clinquants, mais de loin… L’artiste tient à l’aspect "pauvre" du matériau (papier, flûtes de champagne en plastique), les «maladresses dans la réalisation» participent pour lui de la «fragilité» de l’œuvre, et donc de son sens.
Expositions / Constellation de napperons en papier, délicate vision. Faux lustres cloués au sol : clinquants, mais de loin… L’artiste tient à l’aspect "pauvre" du matériau (papier, flûtes de champagne en plastique), les «maladresses dans la réalisation» participent pour lui de la «fragilité» de l’œuvre, et donc de son sens. Car son propos est résolument politique, et le rez-de-chaussée de l’Espace Vallès se pare pour l’occasion d’une version ridicule et vertigineuse des «aspects ostentatoires de la République». Laurent Pernel aime à travailler in situ, la mairie communiste de la ville et le kébab d’à côté étaient pour le séduire. Glasnost, transparence en russe – et accessoirement mouvement de liberté de parole visant à éradiquer la langue de bois en politique – se justifie ici dans tous les sens du terme. L’on ne sait plus bien où s’arrête l’ironie du propos : le faste des cérémonies, les innombrables excès de parade de nos politiques, voire même le luxe toc et redondant des vernissages d’exposition… ô comble de moquerie ! L’effet est renversant : debout au plafond, notre corps est plus léger, et notre complicité acquise dans un sourire étonné et satisfait. Que l’on se rassure, la photographie exposée à l’étage - détonant pour nous par son cruel manque de bon goût et d’intérêt - n’entache pas l’impact du blanc élégant habillant tout l’espace, séduisant dans sa (bien) fausse neutralité. Et si la projection vidéo nous paraît moins percutante que l’installation spatiale en elle-même, force est de reconnaître que le petit personnage de pirate au pas déterminé, drapeau rouge tendu bien haut sur l’air de la marseillaise, évoque à merveille la nécessité de la lutte sociale : parfois muette, latente, mais vivante. Laetitia GiryGlasnostJusqu’17 octobre 2009 à l’Espace Vallès
