Ce que donne à voir Pascal Bicher est l'invisible. Artiste protéiforme, il use de la photographie, de la sculpture, de la vidéo mais aussi du texte pour créer des pièces qui révèlent ce que l'on ne voit pas, ou plus. Par un jeu de mise en abyme, ou à la faveur d'une réduction ou d'un agrandissement, il pénètre des univers qu'il fait éclater.
C'est ainsi que la sculpture noire accrochée en face de l'entrée du Vog, de forme organique, devient à la fois tâche sombre et élément abstrait onirique. Tout comme l'installation composée de grosses lettres noires accumulées. Dessinant un fil mystérieux, il s'agit en réalité d'éléments de la littérature : le point final d'Alice au pays des merveilles et les phrases d'un roman de William Blake. C'est alors que le reste de l'exposition se regarde avec une perception différente et comme l'artiste, nous avons l'impression de percevoir l'envers du décor dans chacune des œuvres. De la réduction d'un lac glacé en Antarctique (photo) à la photographie d'une photographie en cours, Pascal Bicher s'interroge et interroge l'autre : « Qu'est ce qu'il y a derrières les choses que l'on ne voit pas d'habitude ? » Mêlant références littéraires, ambiances cinématographiques et intérêts scientifiques, chaque création est pensée indépendamment tout en dialoguant avec les autres, créant un ensemble de l'imperceptible.
Charline Corbolo
Only the skin of water, jusqu'au jeudi 20 décembre, au Vog (Fontainte)