Édito / L'édito du PB n°1216 du 21 juin 2023.
Elles se ressemblent toutes un peu, les affiches des festivals français. Ce n'est pas qu'une impression : France Inter a comptabilisé 28 fois Adé, 27 fois Izïa, 24 fois Zaho de Sagazan, 23 fois Suzane, Tiken Jah Fakoly et Skip the Use... Uniformisation ? C'est un peu plus compliqué que ça. Une enquête très complète du magazine Tsugi indique que les festivals ont du mal à se démarquer en raison du montant des cachets, qui explose – en particulier pour les artistes étrangers. Le blanc des années Covid s'ajoute à l'inflation généralisée des derniers mois. Il faut aussi noter la mutation structurelle des revenus des artistes, qui touchent moins sur le streaming qu'à l'époque dinosauresque des disques. Et puis, écologie/économie oblige, les tournées sont rationalisées ; quitte à affréter un bus, on booke un maximum d'arrêts. Mais cessons de casser l'ambiance ; vu la densité des propositions, il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas trouver deux ou trois festivals à son goût. À ce jour, on se questionne plutôt sur : « Comment je vais pouvoir tout concilier ? » Et dans notre belle région, on est gâtés avec des grands noms qu'on ne verra pas partout : Sting en Haute-Savoie, Arctic Monkeys en Savoie, Sofiane Pamart à Vienne, Sepultura dans l'Ain... Et puis, il y a ces dizaines de festivals en tous genres, plus petits, pas chers voire gratuits, agoraphobie-compatibles, et synonymes de découvertes musicales. Pour vous guider, rendez-vous dans les pages 10 à 23 de ce traditionnel numéro festival du Petit Bulletin.