Justice pour tous

Manifestation placée sous le signe du prestige, le festival Justice à l’écran étend ses toiles dans toute l’Isère et explore les arcanes judiciaires internationales sous de multiples facettes. FC

Justice à l’écran, c’est le bébé du Conseil Général de l’Isère, et plus particulièrement de son big boss André Vallini, connu pour avoir notamment présidé la commission d’enquête sur l’affaire d’Outreau, et que d’aucuns voyaient bien en Ministre de la Justice sous la houlette de Miss Fra-ter-ni-té si 53% des votants français n’en avait décidé autrement en mai 2007. C’est un président d’honneur de renom en la personne de Robert Badinter, dont les plus jeunes seront ravis d’apprendre qu’on lui doit l’abolition de la peine de mort et la dépénalisation de l’homosexualité. C’est un jury imposant, placé sous la tutelle d’Yves Boisset, réalisateur percutant dans les années 70 (Dupont Lajoie, Le juge Fayard) s’étant quelque peu fourvoyé dans les années 80 (Le prix du danger, Bleu comme l’enfer), secondé notamment par l’intraitable procureur niçois Eric de Montgolfier. C’est encore une caution artistique garantie par la nomination au poste de délégué général de la manifestation de Jean-Jacques Bernard, ex de Première ou de France Inter, désormais à la tête du Syndicat Français de la Critique de Cinéma. Mais Justice à l’écran, on aurait presque fini par l’oublier, c’est aussi des films !Sélectionnés, levez-vous
Avec une flopée de films proposés en avant-première ou totalement inédits, le festival s’appuie sur de forts acquis, visant clairement une importance au niveau régional voire national. Rien que la séance d’ouverture vaut à elle seule son pesant, avec la projection du très attendu Il Divo de Paolo Sorrentino, biographie au vitriol de l’ancien président du conseil des ministres italien Giulio Andreotti. La sélection officielle a eu le bon goût de retenir Leonera de Pablo Trapero, sensation cinématographique cannoise voyant une mère élever son enfant dans sa geôle, le paraît-il très puissant I just didn't do it de Masayuki Suo, sur le calvaire d'un jeune inculpé nippon, ou encore Sur ta joue ennemie, le premier film de fiction de Jean-Xavier de Lestrade, exemplaire réalisateur des documentaires Un coupable idéal et Soupçons. Du côté des documentaires, on retiendra le très troublant Roman Polanski : Wanted and desired, énième révélateur des multiples failles du système judiciaire américain, ou enfin L’audience est ouverte de Vincenzo Marra, relatant un procès de la Camorra. On ne sait encore si l’événement aura le retentissement souhaité, on peut juste affirmer que les cinéphiles y trouveront au moins leur compte.Justice à l’écran
Jusqu’au 30 novembre
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