Jusqu'en enfer

De Sam Raimi (ÉU, 1h37) avec Alison Lohmann, Justin Long…

Une certaine curiosité entourait Jusqu’en enfer, articulé autour de cet enjeu simple : comment, après avoir vaillamment fait de la trilogie Spider-man un classique du blockbuster, Sam Raimi allait-il rebondir en tant que cinéaste. L’annonce d’un «petit» film d’horreur a fait tressaillir l’âme de ses fans, se rappelant avec émotion les trois Evil dead. Mais ils oubliaient un peu vite que Raimi avait aussi labouré un sillon fantastique sobre avec le superbe Intuitions, avant de créer Ghost house, société de production ayant essentiellement financé des nanars pour teenagers et quelques remakes dispensables de films d’horreurs asiatiques. À l’arrivée, Jusqu’en enfer est une prod’ Ghost house réalisée par un cinéaste doué, mais ici au service minimum. Il y a quelques idées marrantes (le fait notamment de situer l’action dans le monde des banques de crédit, en plein scandale des subprimes, est assez bien vu), mais le résultat est poussif et parfois indigne de Raimi. Le scénario accumule les poncifs (parfois, il a la bonne idée de s’en moquer, comme ce sacrifice très mauvais esprit d’un Pedro le chat, vengeance geek contre tous les félins qui surgissent d’une porte, d’une armoire ou d’un frigo !), les acteurs sont particulièrement mauvais, et les scènes de terreur s’appuient sur des effets éculés qui font plus rire que frémir. Si vous aimez la bile numérique déversée sur une héroïne qui, un plan plus tard, est toute sèche et toute propre, si vous sursautez quand un mouchoir se colle au pare-brise de votre voiture, si vous tremblez quand un voyant vous annonce que vous avez perdu un bouton de votre manteau, il y a de fortes chances que vous aimiez Jusqu’en enfer. Sinon…
CC

pour aller plus loin

vous serez sans doute intéressé par...

Mardi 17 octobre 2023 L'édito du Petit Bulletin n°1221 du 18 octobre 2023.
Mercredi 6 septembre 2023 C’est littéralement un boulevard qui s’offre au cinéma hexagonal en cette rentrée. Stimulé par un été idyllique dans les salles, renforcé par les très bons débuts de la Palme d’Or "Anatomie d’une chute" et sans doute favorisé par la grève affectant...
Lundi 24 avril 2023 Le secteur culturel grenoblois s’empare, depuis peu mais à bras-le-corps, du sujet épineux de la transition écologique. Mobilité des publics, avion ou pas avion pour les tournées des artistes, viande ou pas viande au catering, bières locales ou pas...
Lundi 13 février 2023 Dans la catégorie humoriste nonchalant, on demande le pas encore trentenaire Paul Mirabel, drôle de Zèbre (c’est le nom de son spectacle) qui cartonne depuis (...)
Lundi 16 janvier 2023 Trois soirées électro à Grenoble pour faire bouger tes nuits : Ed Isar le 24 janvier à la Bobine, Umwelt le 27 janvier à l'Ampérage et une Semantica Records night le 28 janvier à la Belle Électrique.

restez informés !

entrez votre adresse mail pour vous abonner à la newsletter