Politiques des hauteurs

Jusqu’au 24 janvier, la très huppée station de l’Alpe d’Huez se consacre à la comédie au gré du festival dédié à cette discipline cinématographiquement délicate. FC

Inutile de se mentir, le festival de l’Alpe d’Huez s’est surtout imposé ces dernières années comme LE grand raout people local de début d’année, où l’on a plus tendance à parler des célébrités croisées plutôt que des films présentés - même si l’on peut louer la sagacité des jurys des trois années écoulées, qui ont récompensé coup sur coup Juno, Bienvenue chez les Ch’tis et La Première étoile en amont de leur sacre populaire. Et bien figurez-vous qu’au regard de la programmation de cette année (toujours assurée par la société grenobloise MC4), on peut parier, un petit sourire en coin, que l’événement aura bien lieu dans la salle de projection du Palais des Sports ! Bien sûr, parmi les films retenus, certains sont attendus avec une patience infinie par nos soins (sans vouloir être méchants – comment ça, trop tard ? -, on évoquera quasiment tous les longs métrages français sélectionnés !), mais trêve de mauvais esprit : une manifestation qui honore deux de nos auteurs préférés d’une avant-première de leur nouveau film ne peut que mériter notre respect, voire notre tendresse. Rions un brin
Restons tout d’abord dans la sélection officielle : celle-ci accueille en son sein duveteux le dernier film du génial Fatih Akin (les chefs-d’œuvre Head on et De l’autre côté), Soul Kitchen, narrant les tribulations d’un jeune restaurateur reprenant du poil de la bête après sa récente rupture. On fait confiance au réalisateur pour nous surprendre de la plus belle façon qui soit. Autre surprise attendue, Fantastic Mr Fox, déjà vu et loué, des larmes éternelles de reconnaissance dans les yeux, par le normalement très pudique Christophe Chabert : le gigantesque Wes Anderson (La Vie aquatique, La Famille Tenenbaum…) adapte en animation traditionnelle le livre de Roald Dahl, pour un rendu apparemment ébouriffant. De retour dans la sélection officielle, on pourra également voir le film israélien Sumo, au pitch pour le moins intrigant (quatre amis obèses décident de tourner le dos à leur régime et de se mettre au fameux sport nippon). Last but not least, on applaudit à tout rompre à l’idée d’une rétrospective consacrée à des classiques italiens comiques au Cinéma Le Signal, parmi lesquels les somptueux Le Fanfaron et Les Monstres de Dino Risi, Affreux, sales et méchants d’Ettore Scola et L’Argent de la vieille de Luigi Comencini, le tout dans des copies restaurées.Festival de l’Alpe d’Huez
Jusqu’au 24 janvier

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