Edition / Commençons par poser le contexte. Jusqu’à la fin de la semaine, Séverine Gorlier présente à OUI son projet Portes, orienté autour de la micro-édition. Au programme, l’exposition et la découverte de différents livres et revues d’artistes particulièrement innovants (Hommes, It, Jets, Petit Chat Magazine, FLTMSTPC…), dont l’existence est intimement liée à leurs conditions d’édition. Une rencontre est prévue vendredi après-midi. Parmi les artistes présentés, on retrouve le collectif El Shopo, aventuriers de la sérigraphe perdue aux talents multiformes, dont on n’avait jusqu’à présent pu vous parler qu’en filigrane. Le hasard faisant bien les choses, ils viennent d’achever El Shopo Cabinet un fantastique catalogue rétrospectif de leurs différents travaux depuis leurs débuts, il y a une dizaine d’années. Résumer le travail d’El Shopo, c’est un peu comme combattre un léopard à mains nues : pas facile. Non pas qu’ils officient dans le domaine de l’abstraction et du « concept ». Au contraire. El Shopo, c’est du concret. Mais ça part aussi dans tous les sens : logos, Bds, t-shirts, affiches, stickers, folioscopes, jeux vidéos, performances (sur crêpe notamment), manuels et machines de sérigraphie… Et niveau géographie, c’est un peu la même : de Grenoble à Tokyo, en passant par Paris, Berlin, et une tournée dans les pays de l’Est, le collectif jongle avec les frontières, les cultures, et les étiquettes, pratiquant le « culture-jamming » (brouillage culturel) avec un plaisir vicelard même pas dissimulé. A l’heure actuelle, ça fait un bien fou.
Damien GrimbertPerformance de El Shopo
samedi 9 mai à 18h, dans le cadre du projet Portes de Séverine Gorlier (jusqu’au 10 mai à OUI)
Catalogue El Shopo Cabinet (240 pages) disponible à la vente, toutes les infos sur www.elshopo.com
