L’image, cette bougresse, n’en finit plus d’être interrogée par les plasticiens de tous poils. Que nous dit-elle sur notre société ? Quel outil peut-elle constituer dans les recherches artistiques ? Autant de questions aux réponses multiples et faisant parfois mouche. Niché dans la Bifurk’, le Laboratoire art aujourd’hui (Laa) – terrain d’expérimentations propice au développement de ce type de problématique – accueille en ce moment le travail de Vincent Bonnet. Lequel regroupe à l’occasion le fruit de huit ans de création : 150 images accrochées les unes à côté des autres sur 60 mètres, regroupées par séries et agrémentées de textes écrits ou choisis par lui-même, guidant avec bonheur le visiteur. Car l’explication du projet dont l’image présentée n’est que la trace ou le moyen est ici une nécessité. L’image en tant que telle n’est qu’un relai, la représentation ou le vecteur d’une image autre ou d’une situation. Ainsi de cette fausse contravention, « image publique » dont l’artiste s’est joué lors des journées du patrimoine 2008 en la déposant gratuitement sur des pare-brises. Alors, on pourra reprocher à la disposition des images un certain manque d’intérêt (comblé par la visite du site documentsdartistes.org, qui héberge des mini reportages photographiques ainsi que le contenu de l’expo), mais c’est ce même manque qui fait état d’une autre interrogation : comment exposer dans un lieu fixe le résultat d’une œuvre élaborée dans la rue, et dont la substantifique moelle réside dans la confrontation au monde réel ? Laetitia GiryEn cette grande époque
Jusqu’au 18 juin au Laa (Bifurk)
