Guérir c'est bouger

« La santé rassure, mais guérir fait peur ! Alors ? Guérir de quoi... » (extrait du dossier de presse) : c'est la question que l'on se pose lorsque l'on pénètre dans l'exposition Guérison, projet collaboratif mené par l'association grenobloise Les Fées à la suite d'une résidence en Italie, en Valle Soana. Les premiers éléments de réponse ne sont pas très claires et pourtant la déambulation mentale qui s'établit au contact des œuvres commence lentement à ébaucher des solutions. Mais pour comprendre tous les aboutissants, il faut avoir accès à la genèse du projet, à l'image d'une guérison qui ne peut être optimale qu'avec les antécédents du patient.

L'association est née de la rencontre entre Mathieu Brèthes, élève de l'École supérieure d'art et design Grenoble Valence, et C. Léman-Perucca, ancien élève et initiateur de l'aventure qui a souhaité partir sur la trace de ses ancêtres, dans la Valle Soana. Deux autres artistes, Damien de la Faye et Florie Guttin, se sont greffés au projet, et Miriam Secco, artiste italienne, a été invitée. À cinq, en dix jours de résidence, ils vont chercher à comprendre l'histoire d'un territoire marqué par l'immigration et par une importante inondation en 2004, ce qui va donner naissance à des performances, comme reconstruire un mur. Ils vont aussi s'attacher à la population, menant des enquêtes sur les habitants, des investigations retranscrites par des installations dans la galerie. Au sous-sol, une vidéo-installation rend compte de l'ambiance des lieux et des êtres, avec un ensemble de photographies issues des archives. Une performance est également réalisée chaque soir par Léman-Perucca, telle une tentative de prolonger la guérison, symbole que celle-ci ne se fait que dans l'action.

Charline Corubolo

Guérison, jusqu'au dimanche 25 janvier, à la galerie Xavier Jouvin