The Industries Culturelles Strike Back

Les industries culturelles (IC) le disent elles-mêmes : elles se trouvent aujourd’hui en situation d’autodéfense. Petit tour d’horizon de leurs stratégies immunitaires. RA

• RépressionLes IC réclament de plus en plus un durcissement des règles juridiques tout en multipliant les poursuites. A travers ce volet répressif, symbolisé chez nous par les discours va-t-en-guerre du patron d’Universal Music Pascal Nègre, il s’agit avant tout de faire des exemples pour mettre fin à «la culture de la gratuité» du net et au sentiment général d’impunité des internautes.• PréventionLes IC entendent sensibiliser les internautes en développant «une pédagogie de la propriété intellectuelle», soulignant la notion de droits mais aussi de devoirs via des campagnes appelant au respect du travail et à la nécessité de préserver la création artistique pour l’avenir de la culture à l’heure où, il est vrai, le P2P a tendance à être perçu comme une façon “cool” de se soustraire au vil système marchand du Grand Capital par toute une génération de djeun’s. La pression a par ailleurs été mise sur les fournisseurs d’accès, qui ont déjà dû revoir leurs méthodes mercatiques, jugées opportunistes et ambiguës («téléchargez rapidement vos musiques préférées»). Sur le plan technique, ceux-ci évoquent toujours l’impossibilité d’empêcher les téléchargements.• Compensation Si la copie est théoriquement libre, on estime que celle-ci doit être compensée. Ainsi, selon un système de “rémunération pour copie privée” mis en place en 1985 à propos des K7 audio et vidéo, une redevance est prélevée sur les supports d’enregistrement vierges, puis reversée aux ayants droit. L’inconvénient de cette taxe, c’est qu’elle tend en quelque sorte à légitimer la copie.• Développement Parallèlement aux actions préventives et répressives, les IC ont lancé des services légaux de vente de musique en ligne, comme iTunes ou OD2, voire de films via le principe du VOD (Video On Demand, sorte de variante du pay per view essentiellement à destination des ordinateurs), comme la plate-forme française Moviesystem, rachetée par Canal +. Il s’agit pour les IC de s’approprier le principe de certains réseaux de piratage pour créer de nouveaux marchés. En effet, la commodité, la facilité d’utilisation et la richesse du fonds disponible sont pour les utilisateurs du P2P des motifs aussi forts, ou presque, que la gratuité. Pour Tarik Krim (qui vient de lancer utopeer.com, la première plate-forme légale de P2P en France), «la création d’un marché légal des échanges s’appuyant sur le P2P est une chance à saisir pour les industries culturelles».Toute la question est de savoir si cette politique de la carotte et du bâton suffira à convaincre les jeunes internautes de mettre la main au portefeuille.

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