La passion sauce masala

Grand (unique ?) défenseur du cinéma de Bollywood (contraction de Bombay et Hollywood, rappelons-le), le PB vous enjoint une nouvelle fois à la curiosité cinématographique pour égayer votre St-Valentin, et à honorer les pourvoyeurs locaux d’une visite.

Je vous vois venir : seul ou en couple, vous vous apprêtez à célébrer le 14 février en vous louant, comme tant d’autres, une comédie romantique avec Sandra Bullock ou Hugh Grant. Foutredieu, ne tombez pas dans le panneau et succombez donc aux joies de l’originalité en vous plongeant dans la radicalité émotionnelle du cinéma indien. Exaltation de la pureté des sentiments amoureux, beauté renversante des comédiennes et des comédiens (mesdemoiselles, la photo ci-contre devrait vous le prouver), utilisation généreuse du Technicolor dans toute sa superbe, les films Bollywood ont tout pour vous chavirer le cœur et l’âme pour peu que vous vous laissiez faire, ce qui est beaucoup plus facile que ne le laisse penser la durée a priori rédhibitoire de la majeure partie des films (compter 3h en moyenne). Vous pouvez vous abandonner aux joies des grands classiques (citons pêle-mêle Devdas, Veer-Zaara, Om Shanti Om, Kal ho naa ho, Khabi kushi kabhi gham) ou, si vous êtes d’humeur aventureuse, demander conseil aux tauliers des établissements locaux – en précisant bien cela dit que vous désirez un DVD qui soit sous-titré en français ! Où se fournir
L’adresse historique en la matière est également l’une des plus fournies en quantité : le fameux Rajah Bazar, sis 15 avenue Félix Viallet. Ce repère bien connu des soiffards mal organisés de la ville recèle, derrière l’exiguïté extrême de son comptoir, bon nombre de trésors du cru – d’ailleurs, les employés en font tourner toute la journée sur la télé les surplombant, ce qui peut occasionnellement aiguiller votre choix. Parfois ouvert tardivement, le Bollywood store de la rue Chenoise bénéficie également d’un choix assez vaste, principalement des œuvres récentes ; méfiez-vous cela dit, et cela vaut pour tous les revendeurs, du caractère très “roulette russe“ de l’exploitation vidéo indienne, qui fait que vous pouvez vous retrouver avec un produit de qualité très relative, tant au niveau de la compression de l’image, du son, que de l’approximation parfois invraisemblable des sous-titres. Enfin, même si le choix s’avère beaucoup plus restreint que dans les deux commerces précités, l’accueil chaleureux qui vous sera réservé à l’Indian Bazar (46 cours Berriat) peut faire toute la différence ! Compter entre 6 et 10 euros selon les éditions, ce qui reste extrêmement raisonnable, vous en conviendrez. Enfin, pour être totalement exhaustif, signalons l’ouverture imminente au 64 cours Berriat du magasin Bollywood Deewane, qui proposera outre des DVDs, des vêtements, bijoux et autres produits garantis 100% Bollywood – le tout à l’instigation de Marianne, danseuse locale prodiguant des cours de danse indienne, passionnée inconditionnelle de cette cinématographie attachante au-delà du raisonnable une fois la barrière du cynisme franchie.