Art moderne et contemporain / La saison des expos reprend progressivement ce mois-ci, avec notamment quelques artistes méconnus et prometteurs : Charlotte Vitaioli ou Thomas Henriot.
Charlotte Vitaioli, entre peinture et chanson
Jeune artiste diplômée des Beaux-Arts de Quimper en 2011, Charlotte Vitaioli s'est inspirée, pour son exposition à la BF15, d'une chanson de Serge Gainsbourg, La Noyée. Point de départ d'une petite comédie musicale en quatre chants pop que l'artiste performera lors du vernissage et dont on pourra découvrir ensuite une captation vidéo, ainsi que des éléments de décors peints. Charlotte Vitaioli désigne ses peintures comme des « peintures d'amour », sur le modèle des « chansons d'amour ».
Charlotte Vitaioli, La Noyée, BF15, du 8 septembre au 4 novembre
Thomas Henriot, double exposition dessinée
Artiste-voyageur (États-Unis, Liban, Inde, Brésil, Japon...), influencé par les techniques anciennes de dessins d'Extrême-Orient, Thomas Henriot fait voyager, aussi, sa pratique : dessins au sol, dessins dans l'espace public, prise en compte des enjeux sociétaux des lieux dans lesquels il intervient.... La Galerie Houg présente un Solo show de l'artiste, et Thomas Henriot exposera aussi à la Fondation Bullukian, en dialogue avec une autre artiste pratiquant le dessin, Camille Chastang.
Thomas Henriot
Solo Show, Galerie Houg du 7 septembre au 21 octobre
Avec Camille Chastang, Avant que ne fanent les fleurs, Fondation Bullukian, du 7 septembre au 16 décembre
Une fort belle collection à Artissima
Dans un bel écrin de 1800 m² en bord de Saône, les époux Philippon ouvrent au public une partie de leur collection d'art contemporain. Soit quelque 180 œuvres de styles et de médiums différents (dessin, peinture, sculpture, photographie...). On y découvre, avec des œuvres fortes, quelques artistes phares comme William Klein, François Morellet, Pierre Soulages, Georges Segal, Yan Pei-Ming, Eugène Leroy... Et, surtout, l'accrochage fourmille de puissantes surprises avec, par exemple, un dessin à couper le souffle de Jérôme Zonder, une grande photographie où deux livres semblent flotter dans le néant du chinois Jiang Zhi, une immense toile mi-féérique mi-gore de Muriel Rodolosse, un chandelier peint en version fantomatique par Milène Sanchez... On ne saurait trop vous conseiller ce détour du côté de Rochetaillée-sur-Saône !
Artissima, 673 chemin de la plage à Rochetaillée-sur-Saône. La collection est visible sur réservation jusqu'à la fin du mois d'octobre
Art moderne à Lyon et au-delà
Hommage au Salon des peintres témoins de leur temps (qui eut lieu à Paris de 1951 à 1982), l'exposition du Musée Couty réunit une quarantaine d'artistes qui y ont participé. Avec de nombreux Lyonnais tels qu'André Cottavoz, Jean Couty, Jean Fusaro, Jean Puy... Mais aussi, et surtout, quelques grandes figures de l'art moderne français : Picasso, Chagall, Matisse, Rouault, Van Dongen... L'accrochage est un peu "lourd" (trop d'œuvres à notre goût) et mal agencé (des œuvres qui voisinent entre elles sans lien aucun), mais l'exposition est à voir pour ses nombreuses pépites : une Croisette cannoise de Cottavoz fascinante, de poignants dessins de Matisse, une superbe nature morte (estampe) de Georges Braque...
De Matisse à Chagall. L'aventure des peintres témoins de leur temps, Musée Jean Couty, jusqu'au 28 janvier 2024
La guerre en face
Deux photographes documentaires ukrainiens, Oleksandr Glyadyelov (né en 1956) et le plus jeune Maxim Dondyuk, suivent la guerre en Ukraine, tâchant d'en garder des images pour l'histoire... « Les appareils photos et les réseaux sociaux ont transformé presque tout le monde en correspondants qui enregistrent les événements et les expériences de la guerre. Cependant, parmi toutes ces images pléthoriques, peu sont réellement fortes, émotionnelles et destinées à rester dans l'histoire pour faire partie de la mémoire nationale collective » écrit Oleg Sosnov, le commissaire de l'exposition des deux photographes au Bleu du Ciel.
Oleksandr Glyadyelov et Maxim Dondyuk, La Guerre. Ukraine 2022, Le Bleu du Ciel, jusqu'au samedi 23 septembre