Fiche d'identité : Jacques Barré, dit Abdon, résistant et maquisard. En plus de compter parmi le menu pourcentage de Français à s'être engagé dans la lutte contre l'Occupation allemande lors de la Seconde Guerre mondiale, il a ainsi été un témoin privilégié d'actions menées dans les maquis en 1943 et 1944.
Pourquoi privilégié ? Parce que chaque pause était pour lui l'occasion de dessiner ce qu'il voyait. Au crayon ou à la plume, il croque alors les visages de ses camarades, des instants de jeux, de joie, de rasage, de couture, aussi bien que des embuscades ou autres attentats. C'est la vie du maquis qui se déploie sur les feuillets qui défilent : une vie faite d'activités du quotidien (il faut bien manger !) et d'événements exceptionnels liés à la guerre (tirer sur son semblable par exemple).
Avec une poésie simple mais certaine, Abdon restitue une ambiance, souligne ses dessins avec des légendes factuelles et touchantes, parmi lesquels on trouve des instants de contemplation pure sous la forme d'encres de paysages de Belledonne ou du Vercors, encres dont le lyrisme ne peut que rassurer le public que nous sommes aujourd'hui : oui, il y a toujours une échappatoire.
Laetitia Giry