Entretien / Jean Lacornerie, directeur du Théâtre de la Renaissance (à Oullins) présente Tempo Cabaret, la première édition d'un festival dédié au cabaret, sous toutes ses formes.Propos recueillis par Dorotée Aznar
Jean Lacornerie : Cela fait longtemps que nous programmons du théâtre musical à la Renaissance et nous avions envie de «marquer le coup» avec un festival. Le cabaret est une forme que le public adore, et nous aussi ! J'ai voulu interpréter l'idée du cabaret en m'appuyant sur deux notions : l'adresse au public et la générosité inhérente à cette forme.Vous ne vous contentez pas de proposer du «vrai» cabaret travesti...
Non, il y aura du cabaret travesti, mais on va également explorer l'opéra et même les musiques électroniques.Avez-vous l'ambition de proposer un «panorama» du cabaret ?
Non, je ne souhaite plutôt montrer que le théâtre musical vient se loger dans beaucoup de niches. Tempo Cabaret pourrait donc être une sorte de photographie de l'état du théâtre musical.En termes pratiques, comment va se dérouler le festival ?
L'idée, c'est qu'il se passe au moins trois événements par soirée, du jeudi 10 au dimanche 13 décembre. Nous allons investir le Bac à Traille à Oullins, transformé en lieu de représentation et le Clacson pour les scènes ouvertes. Nous avons voulu organiser ce festival en décembre car nous sommes très attachés à l'idée de fête. De plus, cela se déroule pendant un long week-end et devrait nous permettre d'attirer un public différent.Etes-vous inquiet quant à la fréquentation ?
Non, les petites salles vont se remplir très vite et on constate que dans le milieu du théâtre, il y a de plus en plus de curiosité pour la musique.Quelles sont vos ambitions pour ce festival ?
Cette année, il s'agit d'un numéro zéro, nous avons travaillé sans financement particulier. J'espère pouvoir rendre cet événement plus international par la suite et montrer que le cabaret existe ailleurs dans le monde même si cette forme est interprétée différemment selon les pays. ZOOM
Tempo Cabaret, la programmation
Pendant quatre jours, du 10 au 13 décembre, cinq pièces seront proposées au public. Rita ou deux hommes et une femme, un opéra comique en deux actes de Gaetano Donizetti longtemps sous-titré «Le Mari battu» ; Madame Raymonde exagère, dans la tradition du cabaret travesti ; No way, Veronica, une comédie misogyne à la bande son bien chargée ; Le Cabaret des engagés, «manifeste contre l'endormissement des consciences» et enfin de la chanson avec «Michel Hermon chante Compagnons d'enfer» pour «une traversée de la face sombre de nos classiques». En plus des représentations, des scènes ouvertes seront proposées aux spectateurs.