Le grand bain artistique

On ne s’ennuiera pas cette saison dans les galeries et les musées lyonnais, avec la Biennale d’Art Contemporain bien sûr, et une ribambelle d’expositions de grand intérêt. Jean-Emmanuel Denave

Lyon est indubitablement la capitale des biennales. Dans le seul domaine des arts plastiques, on pourra découvrir cet automne la 11e Biennale d’Art Contemporain (dont nous vous parlons en détail pages 6 et 7…), et, plus discrètes et originales, la 4e Biennale Hors Normes consacrée à l’art brut et singulier (du 1er au 9 octobre à la Piscine du Rhône et dans 27 lieux en écho, www.art-horslesnormes.org), et la 8e Biennale d’Art Sacré Actuel autour de l’idée du souffle (du 23 septembre au 17 décembre à Confluences-Polycarpe, www.confluences-polycarpe.org). Sans oublier l’étrange et déjantée Borderline Biennale 2011 de Thierry Ehrmann dans sa Demeure du Chaos (derniers jours jusqu’au 18 septembre) ou même la Biennale «Septembre de la photo» qui joue les trouble-fêtes calendaires entre deux éditions avec «Dolce Vita», petit ensemble d’expositions sur le thème de l’Italie, dont l’une signée Bernard Plossu à la Bibliothèque du 1er jusqu’au 29 octobre… En plus de ce déferlement de Biennales, l’année sera riche en événements importants comme la très prometteuse rétrospective Etienne Martin au Musée des Beaux-Arts, suivie en avril d’une exposition sur l’Egypte antique, ou l’énorme exposition Robert Combas au Musée d’art contemporain…

Ce qui manque pour être heureux…

Du côté des structures, on observe à Lyon la belle vitalité des galeries (deux galeries ont ouvert rue Burdeau il y a quelques mois : Pome Turbil et Elizabeth Couturier) ; la nomination d’un nouveau directeur à la tête de l’Ecole des Beaux-Arts, Emmanuel Tibloux, dont on attend qu’il impulse enfin un rapprochement fertile avec les Subsistances, lieu de spectacles vivants ; la poursuite de courageuses initiatives individuelles comme celle de Gwilherm Perthuis et sa revue pluridisciplinaire Hippocampe (et son dernier numéro passionnant consacré au thème de l’Exposition), ou de l’artiste Guillaume Durant et son émission radio Les Rendez-vous de la création contemporaine à écouter sur Radio Brume ou sur le Web… Après son soutien à la revue 02 et au site «Documents d’artistes en Rhône-Apes», la Région a quant à elle ouvert au sein de son nouveau bâtiment un espace d’exposition, Le Plateau. Bref, Lyon fourmille toujours de belles expos et d’initiatives privées ou publiques intéressantes, mais manque encore, selon nous, d’un lieu transversal, ouvert, aventureux, convivial. Le petit centre d’art Néon qui fêtait frénétiquement l’an dernier ses 10 ans avec une avalanche d’expositions, concerts, happenings, pouvait en donner un avant-goût. Et l’on se met à rêver d’un lieu plus spacieux, où l’art ne serait pas mis sous cloche stérilisée, mais ouvert à un public large, curieux, et à d’autres disciplines…