Classique / José Van Dam, le plus grand baryton-basse du XXe siècle est à l’Opéra de Lyon pour un récital exceptionnel. Du magnifique cycle de Lieder Dichterliebe de Schumann à quelques mélodies choisies de Fauré, Duparc et Poulenc, cette soirée risque de marquer autant les oreilles que les esprits. Presque cinquante ans de carrière, une humilité étonnante devant chaque œuvre, une musicalité et une beauté de voix immuables, José Van Dam est un mythe vivant. Il provoque souvent l’hystérie des mélomanes avertis et en même temps, il a acquis la reconnaissance du grand public depuis 1979 grâce à la sortie du ‘Don Giovanni’ de Losey où il interprète à l’écran un Leporello truculent et lumineux. De l’opéra au récital en passant par l’oratorio, aucune forme musicale ne lui échappe et, plus rare pour un chanteur, tout lui va comme un gant. Pour ce récital lyonnais, José Van Dam s’attaque aux Dichterliebe – les amours du poète. Par ce cycle de 16 Lieder, sur des poèmes d’Heinrich Heine, Schumann dessine le chemin d’un amour fougueux et contrarié. Autour du discours d’amoureux éconduit, les sentiments humains les plus tristes se succèdent tantôt au piano tantôt à la voix : amertume, ironie cruelle, désespoir, affliction rien ne manque, nous sommes bien chez un des plus grands romantiques. Pour cette forme musicale si particulière qu’est le lied, il faut certes un excellent chanteur mais également un pianiste hors norme tant Schumann écrit pour l’instrument et la voix mêlés. Le jeune Roberto Giordano, doté d’un toucher d’une grande sensualité, n’a pas d’égal pour poser une ambiance, dérouler ses phrasés élégants au pied du chanteur.
Pascale Clavel
Récital José Van DamÀ l’Opéra de Lyon, dimanche 8 novembre à 16 heures.
