Mardi 28 mars 2023 Un nom douillet, une verve grivoise, crue, parfois joliment obscène : Doully — celle qui surnomme son public « ses p’tits culs » — passe deux fois en région ce mois-ci, nous voici ravis.
Humour / Les seul(e)s en scène pullulent à la rentrée et tout au long de l'année. Que voir ? Voici quelques pistes pour commencer.
Gerson Stand up comedy
Nouvelle saison pour l’édifice Gerson, qui innove cette année avec un nouveau rendez-vous régulier. Tous les mardis de septembre à décembre se succéderont quatre artistes — différents à chaque plateau. Ils et elles viendront tester leurs nouveaux gribouillages ou peaufiner quelques extraits de leur spectacle. Parmi les noms déjà annoncés : Yacine Rharbaoui, Morgane Berling, Farouk, Momar, Salima Guerziz, Cecile Laforest ou Charlotte Creyx — du lourd. Pour animer et programmer ces soirées, le MC choisi n’est autre que le poilant (et poilu) Soso la Barbe dont le spectacle Sans Transition se joue par ailleurs régulièrement dans la région.
Tous les mardis de septembre à décembre à l’Espace Gerson
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Charlotte Creyx
Sa seule présence sur scène suffit à nous achever. Armée d’un silence asphyxiant — et c’est tout le génie de son jeu, la Lyonnaise Charlotte Creyx fait la moue, grimace, maîtrise à la perfection chacun de ses muscles faciaux — forçant le public à rester pendu à ses lèvres pour exploser au premier mot prononcé. Agrippée à son micro comme pour s’assurer un dernier point de contact avec le monde réel, elle largue ses bombes, sortes de réflexions fleuve d’une activité neuronale manifestement intense et anarchique dont elle partage généreusement certaines réflexions. Que se passe-t-il là-haut ? Nul le sait. Mais acide à point, cynique à la perfection, et terriblement intelligente, la performance de Charlotte Creyx est une montée en tension permanente.
Du 6 septembre au 28 octobre à l’Espace Gerson
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Cécile Laforest, Photosynthèse
On peut se questionner sur les bienfaits de la sylvothérapie, cette pratique qui consiste à enlacer les arbres pour bénéficier de leurs énergies réparatrices. Mais quand c’est toute Laforest qui nous câline, on assiste alors à un grand moment de théâtre et de poésie. Impossible de lutter face à cette femme-plante-carnivore brûlante qui nous happe dans un spectacle hors sol et terriblement intelligent. Absorbant l’énergie lumineuse du public pour la transformer en bouillonnement chimique (c’est le principe de la Photosynthèse), Cécile joue, et se transforme. Mais Laforest a chaud. Son désir ardent et dévastateur pourrait bien vous faire tomber du siège… Absurde ? pas mal. Cathartique ? beaucoup. On aime à la folie.
Les 9 et 23 septembre à la Girafe qui se peigne
Lolla Wesh, Stand up Drag
Jupe crayon, robe à paillettes, fard à joue et voix rauque : la tatie cool et cynique qui nous parle, clope au bec, de sexualité tout en se moquant tendrement des hétéros et du patriarcat, est de retour à Lyon. Une nouvelle occasion de découvrir le Stand-up Drag tendre, déjanté, trash, et pédagogue, de Tom, « artiste pluridisciplinaire, illustrateur, auteur, cabaretiste, comédien, travailleur du sexe, escort et PD » comme il dit.
Du 20 au 23 septembre à l'Espace Gerson
Fary, Aime-moi si tu peux
Délaissant pour un temps les thématiques ardentes de la discrimination, de la religion ou de l’identité, au profit du mythe amoureux, l’humoriste au style toujours impeccable décide de se glisser dans l’intime, et réussi le pari périlleux de faire d’un sujet a priori éculé, un véritable bijou de poésie et d’autodérision. Avec son flegme caractéristique, Fary décortique les normes tacites instaurées dans le couple, à travers le récit d’un trentenaire — abîmé par la tromperie et infidèle endurci — qui découvre la vie à deux.
Mercredi 18 octobre au Centre Charlie Chaplin et jeudi 9 novembre à la Bourse du Travail
Jérome Niel
Friands d’humour absurde et de comique de répétition : l’artiste fou furieux est de retour en région. Ce n’est pas le texte — « pipi, caca, cocaïne et fils de pute » — que l’on retiendra, et cela tombe bien car c’est exactement ce qu’il ne faut pas. Mais plutôt la performance physique d’une créature hyperactive venue de Youtube, qui a transitionné vers la scène de façon magistrale. Société du zapping oblige, Niel passe d’un sujet à l’autre, sans chute, sans transition. Il crie, sprint, va, revient, trempe les planches, change d’humeur, et s’octroie des libertés scéniques hallucinantes. On vous l’accorde, comme cela, ça ne dit rien qui vaille. Mais foncez donc constater, et venez nous en reparler. Si vous sortez indemnes.
Dimanche 8 octobre à la Bourse du Travail
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