House of Love à L'Épicerie Moderne : amours maison

The house of love

Épicerie Moderne

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Pop / Petit monument, vite gâché, du rock indé anglais du tournant des années 90, The House of Love, et son leader Guy Chadwick sont de passage à l'Épicerie Moderne avec un album tout chaud. Mais c'est surtout la nostalgie qui conviera les fans. 

S'il fallait dresser la fiche technique de toute bonne star anglaise tendance rock indépendant, y figureraient sans doute les termes : ambitieux, talentueux, arrogant, atrabilaire, renfrogné, névrosé, intransigeant, inconséquent, infidèle, incontrôlable, cruel, asocial, sujet aux addictions, déterminé mais facilement découragé, suicidaire.

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En guise d'illustration, on pourrait accoler à l'ensemble, non pas une photo de Liam Gallagher d'Oasis, qui a poussé ce genre de personnalité dans le fossé de la caricature bouffonne, mais bien Guy Chadwick. Déjà parce que ça permet de se rendre compte qu'en ce bas monde il y a eu des rock stars prénommées Guy. Et surtout parce que la personnalité complexe et indomptable du leader de The House of Love a fait tout aussi bien sa gloire qu'elle a causé sa perte. Être allergique aux concessions a toujours fait les grands artistes.

C'est après plusieurs échecs humains et artistiques (les deux pour son groupe baptisé Kingdoms) que Guy Chadwick, associé au guitariste virtuose Terry Bickers, connaît ses premiers succès sous le nom de The House of Love — référence au titre d'un roman de la sulfureuse Anaïs Nin car il est bon d'avoir des Lettres dans le rock anglais de l'époque, ainsi que l'a montré Morrissey, ou de faire semblant de.

Découvert par Alan McGee — genre de Malcolm McLaren écossais qui produira Ride, Teenage Fanclub, Boo Radleys et surtout Oasis —, le groupe enchaîne les singles cultes (Shine On, Christine) et un premier album éponyme qui vaut à Chadwick une réputation d'orfèvre de la pop ligne claire, capable d'enchevêtrer les grosses guitares et les arpèges délicats.

Papillon, dépression

Les majors se précipitent, Chadwick aussi, malheureusement, et c'est la débandade, malgré un deuxième album (toujours sans titre mais dit : « au papillon » qui connaît le succès. Chadwick, qui tape un peu trop dans l'armoire à pharmacie et le mini-bar, se brouille avec la terre entière jusqu'à abandonner son complice et guitariste Bickers sur un parking du Pays de Galles — lequel apprend donc à l'occasion qu'il est viré.

Surtout, face au succès, il ne sait plus sur quel pied danser musicalement, souhaitant conserver son intransigeance indé mais lorgnant vers le succès de stade et tentant de reproduire la formule dansante de Madchester (The Stone Roses, The Charlatans, Happy Mondays) qui lui vole la vedette. D'où l'échec de Babe Rainbow (1992) et Audience with a mind (1993). En toute logique Chadwick enchaîne avec une bonne grosse dépression durant la majeure partie des 1990's, dont il sort à peine pour livrer Lazy, Soft & Slow, un épatant disque solo qui n'aura pas de suite.

Puis réconciliation, reformations multiples et publications plus ou moins remarquées, jusqu'à l'an dernier avec le très américain — parfois country — A State of Grace qui est une sacrée bonne surprise. Laquelle n'empêche pas le fan de base d'écouter surtout les vieux tubes. Et de n'attendre qu'eux lors du concert de l'Épicerie Moderne, en souvenir des années sauvages.

The House of Love
À l'Epicerie Moderne le lundi 27 mars

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