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Lisboa, le Portugal au coeur de Lyon
Par Adrien Simon
Publié Mardi 19 juin 2018
Photo : © Anne Bouillot
Restaurant / De l'aéroport Saint-Exupéry, nous étions à 2h30 de la capitale portugaise. Désormais, pour moins de temps et d’euros, on peut se téléporter à Lisbonne depuis le centre de Lyon, grâce à Lisboa.
Vito connaît bien Lisbonne pour y avoir grandi, vécu, travaillé. Il fut photographe pour la presse, pour la pub, guide touristique aussi – offrir à voir les meilleurs côtés de sa ville, il connait. C’est en présentant la ville à des touristes français qu’il a rencontré sa future amoureuse, Murielle, Lyonnaise et restauratrice. Il a fini par s’arracher aux bords du Tage, pour rejoindre ceux de la Saône et reprendre une carrière qu’il avait mis entre parenthèse : après avoir posé l’appareil photo, il fut quelques années commis de cuisine. Ici, rue des Quatre Chapeaux, lui et sa compagne veulent offrir un transport express pour le Portugal.
Notamment via une popote traditionnellle : « on voulait proposer une cuisine sans chichis, quelque chose de proche de la cuisine de ma mère. » C'est Vito qui a mis au point la carte, avant de confier ses fourneaux à Vincent, cuistot qu’il a amené « là-bas », pour qu’il apprenne le « goût de Lisbonne ». Lui s’occupe du service, « à la portugaise », c’est-à-dire plus convivial que pressé. Il n’hésite pas à tailler une bavette avec la clientèle et lui vanter les atouts de sa ville natale : « Lisbonne bouge, change à toute vitesse, c’est le moment d’y aller ! »
« Le goût de Lisbonne »
L’ancien salon de thé anglais (le Polo Club) a été rénové dans une ambiance à la fois mode (murs dénudés, piliers métalliques simplement décapés, tables aux plateaux de marbre, chaises et objets chinés) et chaleureuse (toiles cirées pimpantes, vaisselle portugaise bariolée, mobilier de la petite terrasse blanc et bleu pétant). En cuisine, on retrouve de nombreux produits importés directement du Portugal, comme l’huile d’olive bio du sud du pays, de chez Herdade do Esporão, le São Jorge, ce fromage "hollandais" des Açores, les sardines en boîte Tricana, le chorizo de la plus vieille charcuterie lisboète, Manteigaria Silva.
À la carte on trouve les incontournables de la cuisine populaire portugaise : la caldo verde, cette soupe verte de la Saint-Jean (c’est bientôt, ça tombe bien !), à base de chou et de patates, agrémentée de grosses tranches de chorizo ; l’empada de frando, cette petite tourte de pâte sablée, remplie de chair de poulet ; l’incroyable bacalhau à Braz : mélange de morue, d’œuf, d’oignons et de … frites alumettes.
Le tout se partage, façon tapas, mais supporte aussi d’être mangé en solo. De notre côté, on a déjeuné de l’ultra-tendre tentacule d’un poulpe, importé frais, bouilli, mariné dans l’huile d’olive, servi avec des lamelles de poivrons et de petites pommes de terre frappées (10€), qu’on a accompagné d’une poêlée de légumes, notamment des rondelles de patates douces, largement parsemée de persil haché (3, 80€). Avec le dessert (6€), une excellente part de tarte aux poires et au vin rouge, c’était tout à fait suffisant, mais on a craqué pour un pastel de nata (2€) : un addictif flan patissier, au fond feuilleté, bombe de sucre à saupoudrer de cannelle. À boire on trouve du Douro, bien sûr, mais aussi quelques alléchantes bières artisanales portugaises, comme l’Urraca Vendaval, une IPA d’Oitava Colina (5, 50€).
Lisboa
9 rue des quatre chapeaux, Lyon 2e
Du mardi au samedi de 11h à 23h, 16h le dimanche
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