Il est décidément bien loin le temps où le cirque était peuplé de clowns à nez rouge et de Monsieur loyal en queue de pie. Emmené par Damien Gaumet et Mathilde Sebald, formés à l'École supérieure des arts du cirque à Bruxelles, le cirque Hirsute signe, avec Toccata, sa deuxième création après Bal caustique et continue d'explorer l'esthétique baroque avec des musiciens et des acrobates de haut vol. Tout commence par un piano tombé du ciel et désaccordé qu'une diva va s'occuper de remettre sur pied. Cet instrument devient alors le fil rouge (et le contre-poids) d'un spectacle enchaînant les numéros entre performances physique et saynètes théâtrales. Des hommes et des femmes se séduisent puis se déchirent dans les airs comme à terre et font oublier la lourdeur de leurs instruments comme les roues de Cyr (simple cercle) ou les roues allemandes (double cercle relié par des tiges métalliques). Tout est placé ici sous le signe de la légèreté et de la virtuosité tant musicale que circassienne. Les numéros d'acrobatie se font parfois instrument en main gommant ainsi la performance athlétique qui pourtant est bien réelle. En nappant les scènes de voltige de grands airs baroques et de velours (les drapés du décor et les costumes sont finement découpés dans des tissus soyeux), le cirque Hirsute a donné naissance à un spectacle euphorisant. Nadja PobelToccata, du mercredi 20 au vendredi 22 juillet, Festival L'Estival de la Bâtie (42)
