Alice Géraud : « ces dizaines de femmes dans la Sambre, ce sont des centaines de milliers à l'échelle d'une société qui vivent avec ça »

Quais du Polar / En 2018, le violeur de la Sambre était enfin arrêté. Comment, pendant trente ans, sur un territoire d’une trentaine de kilomètres à la frontière de la Belgique, les crimes de Dino Scala n’ont-ils pas été reliés entre eux ? La journaliste Alice Géraud mène l’enquête, passionnante, et surtout montre à quel point la parole des femmes victimes de violences sexuelles a été non entendue. Entretien, avant sa venue à Quais du Polar.

Le territoire, ce Val de Sambre, est très précisément décrit avec ses tunnels sous la voie rapide où l’on va à pied pour économiser un ticket de bus, ses voies ferrées. Il est âpre. Qu’est-ce qui vous y amène ?
Alice Géraud : J’arrive là par la découverte de ce fait divers qui parvient à mes oreilles via la télévision, les dépêches : un homme est soupçonné d’avoir agressé et violé des dizaines et des dizaines de femmes pendant trente ans sur un tout petit territoire. Il commettait ses agressions entre son domicile et son travail, le long d’une route de 27 km qui longe la Sambre. Ce territoire est très important pendant mon enquête par sa taille, qui rend ce fait divers complètement incohérent et qui m’interpelle — comment est-ce possible de commettre autant de crimes sur un si petit territoire et aussi longtemps ?

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La première fois que j’y vais, je ne connais pas ces terres, au sud du département du Nord, très isolées du territoire lillois, pas très loin du valenciennois, mal desservies et, presque comme les Ardennes, c’est une enclave vers la Belgique. Je prends un train pour Maubeuge. La connaissance du territoire est un enjeu important dans l’enquête journalistique et dans la construction du récit car il faut que j’apprenne à le connaitre de façon géographique, c’est important, car on apprendra au procès que le violeur le connait par cœur. J’en étais très étonnée ; il est chasseur, il fait du VTT, il connait le moindre chemin de ces 27 km.

Et la Sambre est une région vulnérable, très sinistrée économiquement, une ancienne région industrielle qui ne s’est jamais relevée de la crise des années 1970. Le taux de pauvreté et de chômage y est très élevé. Je pense que cette dimension sociale n’est pas anodine dans cette histoire, car les victimes avaient une sorte de double vulnérabilité : vulnérabilité de femmes et vulnérabilité sociale, qui joue beaucoup contre elle à partir du moment où elles décident de porter plainte et d’aller dans un commissariat et, plus encore, face à la justice. Ça va compliquer la prise en compte de leur parole, le fait de pouvoir être victime, d’avoir accès au droit. Même s’il y a beaucoup de choses qui s’améliorent entre le début de l’histoire en 1988 et le procès en 2022 : on voit bien qu’être pauvre rend compliqué le fait de pouvoir obtenir justice.

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Une exception confirme cette règle dans le livre : celle de Patricia, la directrice d’école, violée à son domicile. Elle est aussi l’épouse d’un cadre d’une grosse entreprise de la région, sa maison est en face de celle du maire et elle connait ses droits, elle prend un avocat, elle aura donc accès à la suite de l’enquête. 
Elle a aussi été victime des faits les plus graves, les plus violents. Ça joue dans l’attention de la police et la justice à son égard, mais effectivement sa prise en charge est très différente des autres. La police est prévenue par un coup de fil du maire. Le procureur se déplace immédiatement sur les lieux et surtout elle a accès aux droits car elle en a connaissance, elle est moins vulnérable face à cette machine terrible et bureaucratique et complexe qu’est la justice.

Ce que vous racontez est une cascade de faillites, à commencer par celle de la qualification des faits, le caractère sexuel est souvent supprimé.
Non, ce ne sont pas les bons mots. On pourrait raconter cette histoire en lisant les procès-verbaux de l’époque. Je l’ai fait. On a une histoire. Et si on pose dessus une autre histoire, celle du récit des victimes aujourd’hui, on a un récit différent par les mots employés — les procès-verbaux sont emprunts de la sémantique policière et les mots ne sont pas ceux des victimes (la police écrit « un individu se déplaçant pédestrement… ») — mais les faits sont amenuisés, euphémisés, au détriment de la dimension sexuelle.

Même lorsque Dino Scala n’est pas allé au bout de son agression (au début, il prenait peur très vite), ces femmes savaient toutes qu’elles avaient été victimes d’agressions sexuelles ou d’une intention de, ça ne faisait pas le moindre doute, et lorsqu’elles arrivent au commissariat, on va enlever l’intention sexuelle. Elles racontent qu’on leur a touché la poitrine, soulevé la jupe, ça va être amenuisé ou carrément disparaître. L’intention sexuelle va se transformer en tentative de vol alors qu’il ne volait rien, ou en menace de mort car il disait « si tu bouges, je te tue ». On va trouver toutes les qualifications périphériques pour éviter de parler du fond qu’est la dimension sexuelle du crime. Je ne sais pas personnellement comment expliquer ce réflexe que l’on retrouve très souvent dans les années 1980-1990.

La sérialité, on la retrouve chez énormément d’agresseurs

S’ajoute à ça un manque de coordination absolu entre les commissariats — il y en a trois dans le Val de Sambre. Ce livre raconte aussi une évolution de la technologie. En 1988, rien n’était informatisé et ça a entravé l’histoire au-delà des problèmes humains.
C’est ce qui m’a frappée au début quand j’ai commencé à travailler sur cette histoire. Je vois des femmes qui ont porté plainte dans des commissariats voisins, voire dans le même, à quelques jours d’intervalle voire au même moment, décrivant un mode opératoire strictement identique, la description (voix, odeur…) similaire et personne ne fait le rapprochement. Il y a plusieurs explications. Fin des années 1980, début des années 1990, on est à la préhistoire de la police. Il n’y pas de fichiers ADN, pas d’informatisation et les informations ne sont pas recoupées si on n’a pas l’intention de les recouper — et on n’a pas l’intention de les recouper.

Car, et c’est l’autre partie du problème qui m’interroge beaucoup plus, il y a une forme d’indifférence, on ne prend pas la mesure de la gravité de ces agressions. Si on s’y intéresse peu, on ne va pas déployer des moyens d’investigation. Autre chose : la question de la criminalité en série restera un impensé de la police française. À l’époque, c’est un truc d’Américains qu’on voit dans les fims et les séries. Cette prise de conscience se fait avec l’affaire Guy Georges en 1997, c’est un tournant fondamental dans la façon de faire de la police judiciaire car on accepte que la criminalité en série existe et qu’il faut adapter les méthodes (ça aboutira à la création du fichier des empreintes génétiques) mais avant cela, ce n’est pas pensé. Et encore aujourd’hui, c’est un impensé en matière de criminalité sexuelle. Là, c’est un violeur en série qui attaque avant l’aube sur le bord de la route et avec une extrême violence. La sérialité, on la retrouve chez énormément d’agresseurs, c’est presque une composante de la criminalité sexuelle et il y a encore du travail à faire là-dessus.

C’est même un impensé au niveau de la société, les médias ne vont jamais rendre compte de ces agressions répétées. Ça ne parvient pas aux gens.
C’est très important ça. Pendant trente ans, Dino Scala va agresser et violer dans un silence complet. On observe vraiment tous les rouages de la fabrique de l’impunité. Celui-ci est le plus important, au-delà du sexisme, de la misogynie, de l’incompétence, du manque de moyens... La pierre fondatrice de tout ça c’est le silence. On entend parler de lui que lorsqu’il est arrêté. Avant il n’existe pas. Il n’y pas de récit journalistique car les policiers ne le relatent pas aux journalistes locaux qui tiennent la chronique des faits divers. Parce que pendant très longtemps, on va considérer que l’agression sexuelle ou le viol sont un drame intime, touchant pense-t-on à la sexualité alors que c’est pas tout à fait ça, il va y avoir une certaine pudeur à en parler.

Il y a même le maire d’une commune du Val de Sambre qui dit que faire connaitre cette histoire, ce serait mettre à mal les « efforts de valorisation du territoire ».
La question de crime sexuel est associée à une question de honte. On pense sincèrement qu’il ne faut pas en parler, d’ailleurs les victimes elles-mêmes n’en parlent pas, se disent qu’elles vont oublier, que c’est mieux que ça ne se sache pas. Pour les quelques-unes pour qui ça s’est su — dont beaucoup d’adolescentes — certaines se sont fait appeler « la violée » au collège et au lycée. Il y a une complicité du silence, policier, des médias, de la famille et parfois de la victime elle-même pour se protéger. Le silence va créer cette espèce d’incivilité qui a permis à cet homme de continuer. Personne n’en parlait, même pas la rumeur privée.

La rage qui saisit un pays entier

Parallèlement la société change. Il y a l’affaire Guy Georges, puis celle de Marc Dutroux qui survient à cette période (1996). Et vous montrez comment la Belgique a un temps d’avance, écoute mieux les victimes, les entourent mieux. 
Le scandale Dutroux survient à quelques kilomètres du Val de Sambre, juste derrière la frontière, à Charleroi, là où la Sambre rencontre la Meuse. Je ne sais pas si on se rend compte avec le recul de la rage qui saisit un pays entier. Dans l’affaire Dutroux, il y a le fait de ne pas avoir écouté les familles des victimes enlevées et la Belgique va repenser complètement sa façon de faire police et justice et notamment l’accueil des victimes. Et on n’en tire pas d’écho de ce côté, ce sont des affaires belges. C’est très étonnant, il n’y a pas de porosité au scandale.

On le voit car Dino Scala, entre 2004 et 2007, va commettre un certain nombre de viols en Belgique — son usine à Jeumont est accolé à Erquellines, et je me suis rendue compte que l’accueil des victimes était très différent dans cet hôtel de police où il y a un bureau d’aide aux victimes avec une dame qui les reçoit avant même qu’elles portent plainte, qui les aident sur des détails qui paraissent anodins et qui ne le sont pas, qui leur dit que ça peut durer un peu longtemps et qui prend soin de savoir s’il y a des enfants à aller cherche à l’école, si elle peut s’en occuper, prendre vos vêtements, qui explique qu’il y aura un examen médical, qu’il va se dérouler comme ça…

Tout ça n’existe pas en France à cette époque ou de façon toujours trop lacunaire, même si des efforts sont faits. L’autre différence avec la Belgique, c’est qu’en France on a une culture très forte du secret de l’enquête, on n’en parle pas pour ne pas en troubler le cours. On pense que si on diffuse le portrait-robot, si on donne des éléments, le criminel va adapter sa stratégie. En réalité on voit qu’il l’adapte et le portrait-robot fait par la directrice d’école est la copie conforme qui ressemble presque à une photographie de l’auteur. Ça laisse songeur sur cette technique. En Belgique, on communique, on diffuse les portraits-robots, les magistrats parlent à la télévision. Ce sont vraiment deux cultures très différentes d’enquête.

Une autre chose se superpose. C’est la réforme du code Pénal qui met fin au jugement moral sur ces crimes et ces agressions. Apparait aussi la loi Guigou sur la protection des mineurs en 1998… Mais ça ne modifie pas le déroulé de l’enquête car vous montrez que ces mesures mettent du temps à être appliquées.
En 1995 entre en vigueur le nouveau code pénal voulu par Badinter et ça aura pris quasiment une décennie avant qu’il soit promulgué. C’est une révolution sémantique et philosophique sur le plan des violences sexuelles car ce ne sont plus des atteintes à la morale mais des atteintes aux personnes. Disparaissent des qualifications comme "attentat à la pudeur", "outrages aux bonnes mœurs". C’est extrêmement important car ça ne renvoie plus, comme dans le premier code pénal qui a deux cents ans, à la honte, le pendant de la pudeur. C’est rayé d’un trait mais ça n’enlève pas la notion de culpabilité qui coule encore dans les veines des victimes et de la société. Et, par ailleurs, des policiers, au moins dans les deux ans qui suivent, continuent à employer, dans les PV, des termes qui n’existent plus.

La question des moyens est loin d’être anecdotique

Idem sur la loi de sécurité intérieure en 2003 qui consiste à relever l’ADN de tous les mis en cause. Au début, il y a un manque de moyen pour la mettre en application.
La question des moyens est loin d’être anecdotique et particulièrement dans la Sambre car on donne toujours moins à ceux qui ont le moins. Exemple : un policier du commissariat d’Aulnoye-Aymeries, où ont été prises le plus grand nombre de plaintes dans les années 1990, m’a dit que parfois, oui, ils prenaient des mains courantes plutôt que des plaintes pour une raison très simple : ils n’avaient pas assez de papier. Et les mains courantes étaient dans un cahier. Ça permet de réfléchir aux conséquences terribles du manque de moyens.

Vous faites le choix de raconter ce qui est arrivé à chacune des victimes (agression de dos, cordelette autour du cou, être trainée sur quelques mètres à l’écart de la route…). À la répétition des gestes succède la répétition des mots. Est-ce que vous vous êtes fait un devoir de ne pas manquer à ça ?
Oui, oui, oui. Il le fallait. Je suis souvent sceptique sur le fait que l’on considère qu’on puisse monter en généralité le moindre fait divers. Le moindre fait divers ne fait pas fait de société. Je ne crois pas. Mais là, j’avais une sensation un peu différente parce que je me suis dit que j’allais étudier toutes les plaintes déposées dans cette histoire et que ça me permettait d’avoir une forme d’exhaustivité dans cette étude de la manière dont on traite les victimes de violences sexuelles. Il fallait toutes les étudier pour démontrer cela.

Ce n’est pas un essai, c’est un récit : démontrer par les faits, car le journalisme narratif est le pays d’où je viens, c’est ce que je sais faire mais aussi parce que je ne voulais pas de commentaires car je sais que sur la question des violences sexuelles, il y a un doute permanent. Et si je raconte tout, je n’exagère pas. Tout est là, tout est posé. La question de la répétition permet aussi de mettre en face l’absolu manque de réaction. Ça se répète et on ne comprend pas pourquoi ça ne fait pas réagir.

Ce que vous permettez aussi aux victimes, et à nous, c’est de dire les conséquences d’un tel acte sur une vie avec parfois trente ans de recul. Personne n’en sort indemne. Ça influe sur leur intimité — dévastée — mais c’est aussi perdre son travail faute de pouvoir s’y rendre, c’est un frère qui dort au pied du lit pendant des années…
Je pense que c’est l'une des premières choses qui m’a frappée quand j’ai rencontré ces femmes : elles avaient été agressées dix, vingt, trente ans plus tôt et toutes me racontaient leur agression comme si elle s’était déroulée la veille. La vie de ces femmes s’est brisée un matin tôt sur le bord de cette route en croisant, souvent seulement quelques minutes, ce prédateur. Donc il était important pour moi de raconter ce que le viol fait à la vie des femmes. Je vois que j’ai beaucoup de réactions très genrées à la lecture du livre là-dessus. Les hommes me disent souvent qu’ils ne savaient pas que ça pouvait produire cela sur ces vies, sur un aussi long terme. Ces dizaines de femmes dans la Sambre, ce sont des centaines de milliers à l’échelle d’une société qui vivent avec ça. C’est une douleur invisible présente dans les soubassements de notre société. Si on ne comprend pas ça, c’est compliqué de vouloir prétendre à régler d’autres questions sur l’égalité homme-femmes, l’égalité salariale…

Elles deviennent une douleur collective de la société

L’historien Georges Vigarello rappelle dans son Histoire du viol, que l’origine du mot est "rapt". Et disait aussi à La Grande Librairie sur France 5 en septembre 2022, que #MeToo mettait « fin à l’émiettement des individus. » J’ai le sentiment que ce livre y contribue aussi.
Les victimes de violences sexuelles se trimballent ce drame-là de manière souterraine. Elles ont intégré que c’est un drame intime dont il ne faut pas parler, et d’ailleurs parfois, c’est plus confortable de ne pas en parler et vivre sa vie. Mais effectivement #MeToo change tout car on fait le lien entre toutes ces douleurs intimes, elles deviennent une douleur collective de la société.

Pour autant vous employez, en tout début et toute fin de livre le "je" dont Florence Aubenas en disait récemment sur France Inter qu’il est « devenu une forme de journalisme, du grand reportage ». Chez vous c'est une forme de politesse ?
C’est un peu vrai. Je n’ai pas d’appétence en termes d’écriture pour l’emploi du "je". Je n’ai aucun problème avec la subjectivité. Chez les autres, ça ne me dérange pas mais je n’en ressens pas le besoin et je me méfie de la mise en scène du journaliste quand ce n’est pas utile. Là, aucune utilité à dire que je sonne à une porte, je prends un train. J’avais suffisamment à faire à reconstituer ce puzzle pour ne pas m’encombrer de mon propre cas. Jusqu’aux trois quarts du livre, je reconstitue le passé, avec des archives, des plaintes, le récit des victimes… Je n’ai pas la place. J’introduis le "je" quand je prends place dans cette histoire, après l’arrestation de Dino Scala, en 2018.

Lorsque je rencontre les victimes, je les fais parler du passé mais je les suis aussi pendant quatre ans, pendant la procédure qui continue, j’assiste à la fin de l’instruction, la manière dont elles vont être reconnues ou pas comme victimes, au procès. Là j’introduis le "je" car j’y assiste et parce qu’au fil du temps, j’ai pu entretenir des relations parfois assez intimes avec ces personnes, je fais partie un peu de leur histoire. Quand j’arrive au procès, dans la salle d’audience en 2022, je ne suis plus vraiment journaliste, le sentiment principal qui m’anime est que j’ai extrêmement peur pour les victimes, je sais que ça va être dur pour elles, que la justice peut être maltraitante, que c’est toujours une épreuve. Il faut que je dise d’où je parle. Dans la toute dernière partie du livre, c’est un "je" beaucoup plus personnel, à la question des violences sexuelles. Je le fais tout à la fin car ce n’était pas du tout ma position préalable à cette enquête, en aucun cas. Mais #MeToo est une caisse de sororité à laquelle je participe, pour que soit porté à connaissance de toutes et de tous l’ampleur du problème.

Dino Scala a fait appel. Quand va avoir lieu ce procès ?
Dans le livre il est indiqué que c’est en juin 2023 mais son avocate a demandé, pour des raisons personnelles, à reporter le procès. C’est compliqué à audiencer car ça requiert plus de trois semaines, des dizaines d’avocats et c’est une cour d’appel, comme beaucoup d’autres, surchargée. Ça devrait être au premier semestre 2024 mais on n’a pas de certitudes. C’est très compliqué à vivre pour les victimes.

Ce récit va être adapté pour une série de 6x52 min pour France Télévision. Quel est votre rôle dans ce projet déjà en tournage ?
C’est une œuvre de fiction, une écriture que j’ai menée en parallèle de celle du livre. J’ai co-écrit avec Marc Herpoux pour Jean-Xavier de Lestrade qui en est le réalisateur. Je pense que j’avais un besoin de parler de choses que je ne pouvais traiter dans le livre. Quand on fait une enquête journalistique, on a la prétention de vouloir approcher de très près la vérité. Et on n’y arrive jamais vraiment car des dimensions nous sont inaccessibles, notamment le registre de l’intime. C’est la même enquête avec d’autres moyens. Et sur la question des violences sexuelles, l’intime est très important. J’avais besoin de le poser par un autre biais.

Alice Géraud, Sambre (JC Lattès)
À Quais du Polar le samedi 1er avril à 10h (Hôtel de Ville) et à 14h (tribunal judiciaire) ; le dimanche 2 avril à 10h (Amphi de l'Opéra)

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