Interview / Teraiapiti Isabelle, Responsable du secteur Musiques Actuelles du Marché Gare. Propos recueillis par Dorotée Aznar
Que pensez-vous de l'offre de salles de concerts à Lyon ?Teraiapiti Isabelle : Pour une ville de cette taille, Lyon avait 10 voire 15 ans de retard en terme d'équipement en salles de concerts. Depuis trois ans, l'offre s'améliore progressivement, les pouvoirs publics tentent de tisser un réseau cohérent. Par ailleurs, on sait que les cafés-concerts des pentes ont longtemps fait la force de Lyon. Après toutes les fermetures et en dépit des problèmes de son, on voit aujourd'hui que certains cafetiers comme la Boulangerie du Prado, le Bistro de Vaise ou l'Arrêt public des platanes, essayent de nouveau de développer une activité de concerts. On peut parler d'une réelle dynamique d'évolution qui, je l'espère, ne va pas s'éteindre dans les années à venir à cause d'une politique sécuritaire.Quels sont les équipements qui manquent le plus ?Une ou deux salles de 150 places supplémentaires apporteraient une bouffée d'oxygène à Lyon. Cela pourrait permettre une meilleure diffusion mais également d'avantage de résidences pour les artistes. Il faudrait aussi se pencher sur le cas des musiques électroniques proches de la scène. Ces musiques ont du mal à se développer car il n'y a pas de lieu adapté, ouverts jusqu'à 3 voire 6 heures sans être des clubs. Une partie de la scène électro se marginalise. C'est dommage dans une ville qui est tout de même la capitale du Dub.Que pensez-vous de la politique tarifaire appliquée ?Les tarifs appliqués à Lyon sont assez élevés, même si on ne peut pas comparer avec Paris. Les musiques actuelles sont un secteur en inflation. Le système est à cheval sur le secteur marchand et le secteur subventionné. Comme l'Etat se désengage, les prix montent logiquement ; et c'est le public qui paie en retour ...Et l'offre de programmation ?Elle va de pair avec l'offre de lieux. Elle va donc en s'élargissant, mais j'attends avec impatience la réouverture du Grnd'Zéro. Cette salle apporte une liberté et un souffle nouveaux dans la programmation en faisant des choix risqués que les autres salles ne peuvent parfois pas se permettre.
