Andrew Bird, Giant Sand et bientôt Great Lake Swimmers ou Coco Rosie, depuis un an Stéphane Bedjidian et Birdy Birdy Partners ont une fâcheuse tendance à organiser des concerts mémorables. Visite dans les coulisses de l'exploit.
Propos recueillis par Emmanuel Alarco
Stéphane Bedjidian : Ma mère était Dj... ça fait bizarre de dire ça ! De 70 à 82, après elle a tenu un magasin de disques. Elle mixait absolument toute la musique de ces années-là, rock, funk, soul, c'est pour ça que je suis devenu une bouse musicale ! Sinon j'ai fait connement un BEP commerce, mon stage à la Fnac Bellecour et je n'ai plus arrêté le disque pendant 20 ans : Fnac, Virgin, Expérience...Comment est né Birdy Birdy Partners ?J'en ai eu marre de la vente en fait. On a monté l'assoc' avec 3 potes, au départ pour faire du documentaire, les Enfants d'Izieu, le SAMU social, que de la patate ! Après, on a eu l'opportunité de faire 3 ou 4 concerts l'année dernière, on a grandi et on est devenu SARL. Mais on garde la structure associative parce qu'avant la fin de l'année si tout va bien, on va monter un lieu de répétition et d'enregistrement avec Expérience, rue St Michel.Des subventions ?Pour les documentaires, on a eu des sous de la Région et le Défi jeune l'an dernier, mais pour l'activité concert, c'est tout à la main ! Mais bon, on va voir avec la DRAC bientôt et on a bon espoir, vu qu'on fait jouer des groupes locaux en première partie et qu'on va développer ce projet de studio pour tous. On sait qu'on ne gagnera pas d'argent avant 2 ou 3 ans, donc tout le monde bosse à côté.Le lieu ?Dans notre rêve le plus cher, on a une salle et on en fait ce qu'on en veut. En attendant, on gravite suivant le potentiel de l'artiste. C'est bien parce qu'on est libre et en même temps on est tributaire des disponibilités de salles.Les choix musicaux ?Avec Fargo, c'est une connaissance commune qui nous a dit que le label cherchait à faire tourner des groupes à Lyon et que personne ne les accueillait. J'aimais beaucoup ce qu'ils faisaient alors on a dit OK et on a bien fait. On est ouvert, même si on n'est pas très reggae ou rock français, mais d'autres gens comme Médiatone font ça très bien. Il y a suffisamment de place à Lyon pour tous les tourneurs, pour s'éclater sans se chevaucher.Tes meilleurs concerts cette année ?C'était Syd matters au Ninkasi, bouleversant, ils m'ont littéralement retourné ! Je suis très, très fier d'être français quand je vois des groupes comme ça. Sinon, un peu plus loin, Damien Rice au Transbordeur. Dans ce qu'on a fait, j'ai envie de dire Under Byen en révélation et Andrew Bird, bien sûr. Et puis Giant Sand. L'avantage c'est que c'était et drôle, et émouvant, et la classe ! Et Howe Gelb... un type génial. On a eu de la chance, sur tous les artistes, on n'est jamais tombé sur des têtes de cons !La situation à Lyon aujourd'hui ?Il y a plus de salles, mais il y a tout un pan de la musique qu'on ne voit plus. S'il n'y a pas les petits à côté qui creusent, les gros ne le font pas. C'est pour ça qu'on est là et c'est pour ça que c'est bien qu'il y ait plein d'assos (comme les gens de Grnd Zero) qui font tourner Herman Düne et des tas de groupes comme ça. Sinon il y a une putain de scène rock à Lyon, des groupes émergent de partout, il faut s'en occuper !
