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Répertoire 1
Théâtres romains de Fourvière
ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement
Le hip-hop a ses classiques. La preuve : le pionnier Mourad Merzouki propose aux Nuits de Fourvière "Répertoire #1", patchwork d'une partie de ses créations et de celles de ses camarades Bouba Landrille Tchouda, Kader Attou, Anthony Égéa et Marion Motin. A quelques heures d'une représentation de "Boxe Boxe" à Londres, il revient pour nous sur son art et sa transmission. Propos recueillis par Nadja Pobel
Il y a vingt ans quand on parlait de hip-hop, on nommait un phénomène de mode. Aujourd’hui c’est une danse à part entière. Le titre de votre nouvelle création, Répertoire, est à cet égard des plus limpides...
Mourad Merzouki : Oui, il s’est passé plein de choses, des créations ont marqué le paysage chorégraphique français et ont été vues par un public très large. Je trouve que c’est important de valoriser ce répertoire-là, de voir ce qu’il a apporté et généré dans le monde de la danse. On oublie vite que le hip-hop peut être regardé, encouragé, soutenu comme n’importe quelle autre danse. Ce spectacle est aussi une façon de regarder devant nous pour continuer ce chemin. On pose une nouvelle étape.
C’est un spectacle que vous avez conçu sans pause. Comment l’avez-vous construit avec les autres chorégraphes ?
J’ai choisi treize extraits de spectacles. Ensuite, l’idée est de faire en sorte que le spectateur puisse passer d’une écriture à une autre sans qu’il y ait un rideau, un entracte ou une quelconque interruption entre les chorégraphies. Je vais donc proposer un travail de création avec un fil rouge d’une pièce à l’autre.
Ce spectacle est aussi fondé sur la notion de collectif. Le fait qu’il y est autour de vous Kader Attou ou Bouba Landrille Tchouda en dit long sur l’histoire assez généreuse du hip-hop...
Tout à fait. Quelque chose a évolué. Le hip-hop, au départ, cétait des individus, des groupes dans lesquels chacun avançait en solo. Aujourd’hui il y a ce désir de partager, de réfléchir et travailler ensemble. C’est un signe de maturité de cette danse.
Le hip-hop reste très masculin. Sur les cinq chorégraphes concernés par ce Répertoire, il n’y a qu’une femme, Marion Motin [qui a signé la chorégraphie de certaines chansons de Stromae, NdlR]...
C’est vrai. Il y a de plus en plus de femmes danseuses dans le hip-hop, mais peu de chorégraphes. Il est du coup d'autant plus important de laisser dans cette soirée une place à Marion Motin, que le public lyonnais ne connait pas encore et que les danseurs hip-hop admirent pour son travail et son rapport à la caméra, au clip, à l’image. Certes, le plateau n’est pas entièrement partagé avec elle, mais c’est un bon début quand on sait que le hip-hop était à l'origine entièrement porté par des garçons.
La transmission est au cœur de Répertoire. Elle est aussi centrale dans votre parcours puisque vous avez créé le Pôle Pik à Bron et, en son sein, Kampus, un espace de formation. Il n’existe pourtant aucun diplôme validant cette pratique dans des institutions plus "officielles" comme le Conservatoire...
Il me semble important est poser la question du devenir de cette danse par rapport aux générations qui arrivent. Comment la transmettre, comment l’enseigner ? Sans infrastructure, le danger est que le hip-hop se fragilise. J’attire l’attention pour dire qu'il doit avoir cette reconnaissance. Bien sûr, elle a des pour et des contre. Il ne s’agit pas d’aller enfermer cette danse, mais il faut de se servir de l’impact qu’elle a dans la rue et la société pour imaginer un diplôme un peu original, qui se calquerait sur ceux déjà existants mais avec une singularité par rapport à son histoire. Je suis soucieux de comment le hip-hop peut continuer à évoluer et se transmettre. C’est pour ça qu’avec le centre chorégraphique du Pôle Pik, je propose le Kampus, qui est un laboratoire tout jeune né de Récital à 40 [reprise à quarante danseurs de la pièce fondatrice créée par Merzouki en 1998, présentée partiellement à la Biennale de la danse 2012 et dans son intégralité dans l’édition 2014]. Ses interprètes ont de dix-huit à cinquante ans, ils représentent plusieurs générations, ont parfois déjà une compagnie, travaillent ensemble, s’appuient sur les expériences des uns et des autres... Ce sont eux qui participent à Répertoire.
Vous avez débuté par le cirque, avant de porter le hip-hop sur les plus grandes scènes du monde. Vous l’avez surtout décloisonné, notamment en le confrontant à la musique classique, depuis Récital jusqu’à Boxe Boxe avec le Quatuor Debussy. Peut-être malgré vous d’ailleurs…
J’ai commencé par le cirque par hasard à l'âge de sept ans, mais j’ai connu le hip-hop comme tous les copains à quatorze ans, quand il était diffusé à la télévision, à son arrivée en France dans les années 80. Ensuite je me suis passionné pour cette danse car elle était très acrobatique, proche de ce que je faisais dans le cirque. Ce désir de croiser le hip-hop avec d’autres formes artistiques vient du fait que mon école a été celle-là : au cirque, on apprend à travailler avec tout, à écouter tout un tas de musiques. Et si le hip-hop était resté dans la rue, il n’aurait pas évolué, le public aurait décroché. C’est le rôle de l’artiste d’essayer de proposer des spectacles qui soient inattendus. Je pars donc d’un vocabulaire que j’ai appris et je le frotte à d’autres univers artistiques ; c’est plus excitant, on ne sait pas ce que ça va donner. On peut évidemment se tromper. Mais c’est passionnant d’aller vers des terres inconnues, pour faire évoluer à la fois notre rapport à la danse et le hip-hop en général.
Et vous continuez de danser...
Oui, je m’accroche ! Il m’est de plus en plus difficile d’en même temps porter le spectacle et être sur scène, mais tant que je le peux, je continue à enfiler mes baskets. Parce que c’est aussi pour ça que je fais ce métier !
Répertoire #1
Aux Nuits de Fourvière, lundi 23 et mardi 24 juin
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