Théâtre / Longtemps parent pauvre des scènes de théâtre (des arrangements au synthé ringards, de la techno congelée ou du rock même pas digne de figurer sur la bande FM !), la musique est maintenant une vraie source d'attention chez les metteurs en scène. Au point par exemple que La Renaissance, depuis que Jean Lacornerie en a pris brillamment la tête, bâtit sa programmation annuelle sur cette idée : l'alliance entre la musique et le théâtre. Cela peut donner "classiquement" de l'opéra (cette année, Signé Vénus et L'Empereur d'Atlantide), ou, plus surprenant, du music hall avec le nouveau spectacle de Camille Germser. Cheek to cheek (du 15 au 23 novembre), c'est Barbe-Bleue raconté par ses épouses, dans une ambiance de comédie musicale contemporaine, avec beaucoup de leurres et de faux-semblants. Encore plus intrigant, le Hamlet monté par David Gauchard (du 18 au 21 octobre) main dans la main avec Abstrackt Keal Agram, Robert le Magnifique et Psykick Lyrikah, tous représentants d'une frange très cultivée du hip-hop français. Acteurs et musiciens seront sur la scène pour donner une nouvelle jeunesse au texte de Shakespeare (si besoin était...). Mais la vraie tendance de cette nouvelle saison, c'est - qui l'eût cru ? le retour à la mode de l'opérette. Claudia Stavisky qui s'attaque à un opéra comique méconnu de Feydeau, L'ge d'or ; la Croix-Rousse ouvre ses portes à la jeune compagnie des Brigands, émanation des Musiciens du Louvre, Grenoble, pour une adaptation de Ta Bouche (du 9 au 19 février), opérette de Maurice Yvain, auteur-compositeur redécouvert par Alain Resnais l'an dernier avec Pas sur la bouche ; et la Renaissance, encore, s'offre un moment de frivolité avec Dédé (du 6 au 8 octobre) que mettra en scène Olivier Desbordes d'après l'opérette années folles d'Henri Christiné. Le tout, bien sûr, avec des musiciens chevronnés et compétents qui feront oublier les piètres bandes (pas) originales des spectacles d'antan...CC
