Reggae / Foutus ayatollah.
Petit rappel des faits : en 2004, Toots et sa clique sortent True Love, rétrospective éclairée du groupe après plus d'une quarantaine d'années de carrière aux cimes des montagnes jamaïcaines et des hit parade (ils ont tout de même postés 31 de leurs titres numéro des charts made in Kingston, un record absolu). Pour la peine, ils se payent un casting cinq étoiles pour repatiner leurs classiques à peine poussiéreux : Eric Clapton, Ben Harper, Jeff Beck, Keith Richards, The Roots, Bootsy Collins, No Doubt... Ce qui vaut aux Maytals d'être gratifiés en 2005 d'un Grammy Award amplement mérité après tant de dons légués à l'histoire du reggae, du ska et, par extension, du paysage pop. À 65 ans, Toots revient avec un nouvel album Light Your Light (littéralement éclaire ta lanterne) sur lequel il interprète ses morceaux phares des années 70 et 80. Tout en réaffirmant son profond respect pour les pères fondateur du rythm'n'blues (Otis Redding et Ray Charles en tête) et offrant des virages pop et blues à ces ritournelles qui ont fait du natif de May Pen un monstre sacré. Même si Light My Light est globalement un disque irrégulier, il n'en demeure pas moins gorgé d'ingénuité et de tendresse. Tandis que l'ayatollah conchit, Toots se plaît à lâcher tel un mantra obsessionnel "c'est grâce à l'amour que j'ai pu obtenir et conserver ce qui est bon pour moi et ce qui rend mon public heureux. Je ne suis pas un homme dont on entend parler un jour et qui disparaît le lendemain. Je suis un homme constant. Je fais ce que j'ai à faire. Je vis".
Antoine Allegre