d’Ira Sachs (ÉU, 1h30) avec Chris Cooper, Pierce Brosnan, Patricia Clarkson…
C’est la bonne surprise de la semaine… Son réalisateur, Ira Sachs, avait été remarqué avec un premier film modeste (40 shades of blue) ; il confirme, avec cette œuvre au croisement de tous les genres (une comédie de mœurs tragique construite à la façon d’un film noir), qu’il est un cinéaste à suivre. Dans les années 50, un quinquagénaire a priori heureux dans son mariage, tombe amoureux d’une fille de vingt ans son aînée. Mais il n’arrive pas, par couardise, à quitter sa femme. Son meilleur ami, célibataire, n’est lui pas insensible aux charmes de cette maîtresse mystérieuse… Le quatuor amoureux va danser une valse dont l’issue est incertaine jusqu’à la dernière séquence, cruelle derrière son apparente sérénité. Et c’est bien là tout le prix de Married life : l’élégance des dialogues, de la reconstitution et de la mise en scène cachent des désirs violents, dévastateurs, qui créent une tension constante à l’écran et précipitent le film vers une sombre réflexion morale. On pense au Scorsese du Temps de l’innocence, au Woody Allen de Crimes et délits et même à certains Billy Wilder ; mais on saluera surtout ce film à l’écart des modes, remarquablement interprété, plus entêtant qu’il n’y paraît.
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