de Tamer El Said (Fr, 1h19) avec Khalid Abdalla, Hanan Youssef, Bassem Fayad...
Khalid est cairote, cinéaste, séparé de sa copine et en recherche d'un appartement. Chacune de ces caractéristiques correspond à une petite apocalypse en cette année fatidique 2009, dans une ville qui commence à mugir, puis rugir contre le pouvoir en place.
Drôle d'objet que cette chronique dont on ne saurait dire s'il s'agit d'un documentaire arrangé ou d'une pure fiction, parce qu'il donne à percevoir avec acuité et naturel plusieurs visages du quotidien du Caire. Elle a l'incommensurable atout d'être signée par un amoureux fou de sa ville autant que Woody Allen peut l'être de New York ou Moretti de Rome.
Pour autant, Khalid n'est pas un autarcique : à son journal intime, il greffe des pages empruntées à ses confrères moyen-orientaux ou arabes vivant dans leur pays des frémissements comparables ou de pires soubresauts. Ce mélange entre insignifiant, semi-impudique, personnel et collectif, scandé par des tranches d'Histoire dramatique confère une incroyable tonalité réaliste. Et fait que le film “prend” — aux tripes, et comme du ciment peut prendre.
À compléter la semaine prochaine avec la vision de Le Caire confidentiel, polar se déroulant dans le même contexte historico-politique.