Death sentence

JAMES WANMetropolitan vidéo

Et si James Wan, en trois films, était devenu un petit maître du cinéma de genre ? Saw avait posé question, mais quand on le compare avec ses suites (débiles, honteuses, lamentables : rayez les mentions inutiles), il a le mérite de renouveler certains codes du cinéma d'horreur. Quant à Dead silence, sorti confidentiellement en salles, son récit fantastique se déploie comme un voyage à travers l'histoire du genre, retrouvant son inspiration gothique et graphique. Mais le meilleur film de Wan est ce Death sentence, lui aussi rapidement évacué des écrans (pas de VO sur Lyon !), qui s'aventure vers le terrain miné du film d'auto-défense, genre préféré de Sarkozy et Rachida Dati. Qui devraient jeter un œil à celui-ci, puisque son héros est certes une victime (ou plutôt, le parent d'une victime, ce qui n'est pas vraiment pareil) décidé à faire payer le prix du sang à ceux qui ont gratuitement abattu sa progéniture, mais une victime jamais totalement soutenue par la mise en scène. Kevin Bacon, pur bloc de fureur indignée, s'enfonce dans la violence et n'en ressort que plus abîmé. Dévasté même, comme si sortir des clous de la justice n'était pas un acte inconséquent, conduisant l'homme à un devenir-animal. Mais attention, Death sentence n'est pas un pensum de gauche ! Sa sauvagerie cathartique et la virtuosité de sa réalisation font qu'on a aussi le droit d'y prendre un réel plaisir. Après tout, le cinéma ne s'écrit pas avec des bons sentiments, mais avec des regards forts de cinéastes. Celui de James Wan en est incontestablement un.
CC

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