L’Été en Cinémascope / Peu importe que l'on soit par terre, sur un coussin, une chaise pliable ou un gradin, avec l'Été en CinémaScope, on a peut-être le bas du dos endolori, mais les yeux sont au 7e ciel...
« Tenue légère adaptée pour le désert ». Voilà le dress code que l'Été en CinémaScope devrait imposer au public lors de la première séance de sa nouvelle saison... Encore faut-il pouvoir compter sur une météo estivale clémente, ce qui relève hélas de l'utopie. Les courageux et courageuses peuvent oser les escarpins compensés et les bustiers moulants : ils et elles feront sensation mardi 26 juin pour la projection en plein air de Priscilla, folle du désert (1994), road movie musical dans le bush — en anglais, ça veut notamment dire buisson — australien et son Outback — son arrière-pays, si vous voulez.
On changera radicalement d'ambiance la semaine suivante (c'est la vertu de ce rendez-vous : zapper d'un style, d'une ambiance, d'un genre à l'autre) en partageant le gigot de la colère servi par Claude Sautet à Vincent, François, Paul et les autres (1972). Une œuvre visionnaire sur l'évolution urbaine et de la classe moyenne pré-soixante-huitarde.
Parenthèse asiatique le 10 juillet avec le polar mélancolique de Takeshi Kitano Hana-Bi (1997). Son titre signifiant feu d'artifice, il tombe à point nommé la semaine de la Fête nationale. Si jamais celle-ci est arrosée, on restera dans le ton avec un Verneuil au nez rouge malgré la photo en noir et blanc de Louis Page : Un singe en hiver (1962).
Plus anecdotique, le film à sketches argentin Les Nouveaux Sauvages de Damián Szifrron (2014) marquera le 24 juillet la fin de la première salve, avant une reprise du meilleur film étranger de 2017, Que Dios Nos Perdone, thriller moite espagnol de Rodrigo Sorogoyen : ce récit d'une chasse au tueur en série dans les rues madrilènes ; le voir le 14 août dans la touffeur estivale ajoute à son efficacité.
On finira avec deux valeurs sûres. L'une est mensongère : La Fièvre du samedi soir (1977) de John Badham, car malgré le titre, Travolta se trémoussera sur l'écran de la place Ambroise-Courtois le mardi 21 août. L'autre est féministe (mais pas vraiment optimiste ; on espère que ce n'est pas de mauvais augure) : Thelma et Louise (1991). Cette cavale de deux femmes en rupture de ban gagnera à être vue hors les murs. Quant à son finale, il nous rappellera que le 28 août correspond avec la fin des vacances et qu'il faut basculer dans la rentrée.
L'Été en Cinémascope
Place Ambroise-Courtois (Lyon 8e) à partir du mardi 26 juin à 22h