Si le dicton populaire prophétise « Février, entre tous les mois, le plus court et le moins courtois », le Petit Bulletin vous donne la recette pour conjurer la brièveté et l’âpreté de ces jours avec sept soirées à ne pas manquer.
Ce qui séduit le plus à l’écoute de la musique de Marc Copland et Daniel Schläppi, c’est la parfaite alchimie entre un piano structurant et une contrebasse qui serpente entre les notes. Essentials, More Essentials, Alice’s Wonderland : il suffit d’évoquer les titres des trois albums signés par le duo pour voir surgir un univers fantastique et ludique qui vise l’essentiel. Copland et Schläppi ne jouent en effet que « les notes essentielles », comme Miles Davis selon Enrico Rava. Le jazz qui résulte de cette heureuse rencontre est sans doute parmi les plus raffinés et séduisants du moment et la grande salle du Périscope l’endroit idéal pour en faire l’expérience.
Au Périscope le vendredi 2 février
à lire aussi : Yamê : « J'ai envie d’aborder des sujets personnels et touchants, avec simplicité »
Une voix qui étonne et conquiert, une écriture suggestive, des prods phénoménales : en quelques années, Yamê s’est frayé un chemin dans l’univers enchevêtré du rap français, attirant l’attention du grand public grâce notamment à son deuxième album, ELOWI, sorti en octobre dernier. Grandi entre Pontoise en France et Douala au Cameroun, fils du musicien M’Backé Ngoup’Emanty, biberonné à la variété française et à la musique africaine, Yamê livre dans la musique son histoire personnelle et passionnée. L’hybridation semble être son maître-mot : il n’est donc pas étonnant de voir jazz, trap, drill, R'n'B se côtoyer librement, forgeant une esthétique qui ne peut pas passer inaperçue. A star is born.
Au Fil (Saint-Etienne) le jeudi 1er février
Aux Abattoirs (Bourgoin-Jallieu) le vendredi 2 février
À l’Épicerie Moderne (Feyzin) le samedi 3 février
Rencontre entre currulao, musique traditionnelle afro-colombienne, rock et jazz, Pixvae déploie un métissage saisissant et une énergie extraordinaire. À la tête de cette joyeuse compagnie nous trouvons le lyonnais Romain Dugelay, saxophoniste, compositeur, improvisateur, directeur artistique de la Compagnie 4000 et parmi les fondateurs du Grolektif et du Périscope. L’infatigable musicien incarne, avec Damien Cluzel à la guitare et Léo Dumont à la batterie, le trio Kouma, noyau structurant du projet Pixvae. Pour ce concert ils seront rejoints par Juan Carlos Arrechea au marimba, Israël Quinones à la guitare et Jennifer « Xiomora » Torres à la voix, pour une soirée qui s’annonce torride.
Au Périscope le samedi 3 février
à lire aussi : A ticket to Ride
L’influence du groupe culte de Reading n’a jamais faibli avec le temps, même pendant le (trop) long hiatus (1995-2014) qui en a marqué l’histoire. Leur pop rêveuse, enchâssée dans des mouvements post rock et shoegaze extatiques, a créé d’innombrables successeurs (un nom parmi d’autres : Cigarettes After Sex). Après le splendide album éponyme de 2017, l’année écoulée a été marquée par la sortie de l’impeccable Everything Is Alive, initiant une tournée mondiale qui fera escale dans les prochains jours chez nous. À ne pas rater pour rien au monde.
Au Transbordeur le dimanche 4 février
Compact et dénué de porosité, le son de Mars Red Sky résiste à toute description. Rencontre/choc entre Black Sabbath, Sleep, le psychédélisme des années 1970 et Giovanni Battista Piranesi (!), au fil des ans l’esthétique du trio a su se faire une place incontestable dans la scène stoner internationale. Down of Dusk, cinquième album du groupe en douze ans, est la confirmation que la recette bien rodée entre des sonorités lourdes et un chant éthéré et lysergique provoque une collision jouissive de rare intensité, à même d’ouvrir des perspectives inattendues, comme dans Heavenly Bodies, surprenant final aux teintes angéliques.
Au Marché Gare le mercredi 7 février
Où était passé le groupe Aline ? Porté disparu depuis 2015, année de la sortie du délicieux La vie électrique, digne successeur de Regarde le ciel, le groupe marseillais a représenté un météore éphémère mais inoubliable dans le panorama de la musique française. Créateur d’une pop franche et directe, élégamment matée d’un voile mélancolique, Aline vient de publier La lune sera bleue, album composé exclusivement d’inédits couvrant la période 2009-2015. La mini-tournée de célébration accompagnant cette sortie s’ouvre, chance pour nous, ce jeudi 8 février à Lyon, avant de faire escale à la Maroquinerie, au Makeda et au Festival Bordeaux Rock.
Au Sonic le jeudi 8 février
La musique d’Alexandra Stréliski est un cadeau d’extrême délicatesse, dont la douceur éclipse toute ingérence égoïque. Son postminimalisme rappelle certes les divinités tutélaires Nyman, Richter ou Einaudi, mais l’écoute nue de son œuvre, dépouillée de toute superstructure critique, restitue à l’âme la pureté d’un oubli, d’une absence qui effleure l’hésitation d’une émotion. Don pur, total, derridien, voire oublieux de son propre geste, destituant ainsi le cercle économique du donner/recevoir, la musique d’Alexandra Stréliski incarne intrinsèquement un geste magique.
À l’Épicerie Moderne le jeudi 22 février
pour aller plus loin
vous serez sans doute intéressé par...
articles publi-rédactionnels
Suivez la guide !
Clubbing, expos, cinéma, humour, théâtre, danse, littérature, fripes, famille… abonne toi pour recevoir une fois par semaine les conseils sorties de la rédac’ !
En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X
