Jeune public / Avant de parler d'art cette année dans les présentations de saison théâtrales, il est partout question d'argent, l'argent qui manque, l'argent qui ne va plus dans l'escarcelle de la culture.
Nino d'Introna, directeur du Théâtre Nouvelle Génération, rend cette donnée parlante et romanesque : «le budget annuel de la culture correspond au coût de construction de 25 kilomètres d'autoroute». Il le déplore, mais trace néanmoins sa route pour l'an prochain, une route qui, comme d'habitude sera européenne. Quatre pays sont conviés cette saison. L'Italie aura une large part avec une nouvelle édition du festival Ré-génération en janvier. Sept jours, sept spectacles pour faire place à des compagnies émergentes de Rhône-Alpes et du Piémont. Urlo di mama et pépé e stella permettront de voir du théâtre chorégraphié et du théâtre d'objets à un niveau d'excellence. Les compagnies italiennes ont fait le tour du monde avec ces spectacles. Pour la France, Catherine Anne, Turak s'arrêteront au TNG tout comme le Cartoon Sardine de Marseille. Cette troupe met en voix et en musique des films muets. Il y a quelques mois, Faust avait été une convaincante démonstration du talent de Patrick Ponce et Pierre Marcon. Ils présentent cette année Lulu d'après Wedekind et porté au cinéma par Pabst en 1929. Pour clore la saison, Nino d'Introna accueille Lettres d'amour de 0 à 10 mis en scène par Christian Duchange. Cette pièce avait reçu le premier Molière décerné à une pièce jeune public. Elle est pour Nino d'Introna, le travail type qui incarne l'intergénérationnel qu'il défend tant. Le metteur en scène - directeur insiste pour que le TNG soit un lieu ouvert à tous les publics. C'est en Stéphane Jaubertie que d'Introna a trouvé l'auteur idéal pour parler à tous, «une écriture entre rage et poésie». Jojo au bord du monde, créé en mars dernier, sera donc logiquement repris au TNG l'an prochain entre les multiples dates d'une tournée en cours.
Nadja Pobel