Café-théâtre / «Règle n°1 pour un bon spectacle : avoir des applaudissements quitte à ce que le public soit faux-cul. Règle n°2 : avoir une première partie pas terrible... Règle n°4 : se créer un porte-bonheur insignifiant». Ce porte-bonheur est un spectateur choisi au hasard dans la salle. La recette est vieille comme le monde, mais elle permet à Khalid de lancer son spectacle dans un second degré évident et un détachement que n'avait pas sa première partie, Laurent Charmette, effectivement pas terrible. Khalid, jeune comique multiprimé lors de divers festivals ne se prend pas au sérieux et déroule ainsi un spectacle sans baisse de régime. L'an dernier, il assurait déjà brillamment la première partie du solo de Cyrille Coton sur ces mêmes planches de l'Espace Gerson. Il reprend aujourd'hui son sketch du commentaire d'une rencontre de football entre le Maroc et la France. Et s'embrouille dans le nom des joueurs faisant évoluer un instant Benzema et Ben Arfa avec les Marocains. Mais surtout, Khalid précise que ce texte a été écrit avant ce Mondial car il voit des passes sur le terrain ! Le jeu de mot est inévitable pour évoquer Ribéry, Govou et Benzema qui «font des passes... plus loin». Fort heureusement, le spectacle évite le graveleux pour se faire parfois plus politique. Nicolas Sarkozy et Éric Besson en prennent pour leur grade. Le ministre de l'Immigration donne même son nom à une «machine éjecteuse automatique de tout corps étranger». Entre une machothérapie («Que ferait la femme sans l'homme ? Elle élèverait un autre animal») et une impeccable démonstration de haka à l'occasion d'un match de rugby Saint-Chamond-All Blacks, Khalid Akhazane vise juste et drôle. À suivre ! Nadja Pobel"
Khalidoscope" par Khalid Akhazane
À l'espace Gerson jusqu'au samedi 31 juillet.