Conjoncture difficile pour le festival Étoiles et toiles d'Asie, qui remet néanmoins le couvert avec conviction en 2008 tout en préparant déjà l'avenir.
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Jean-Pierre Gimenez, président d'Asiexpo et créateur du festival Étoiles et toiles d'Asie, n'y va pas par quatre chemins : "On a perdu 1000 spectateurs en 2005, 1000 en 2006... L'édition 2007 sera décisive !" Avec une certaine honnêteté, il ne cache pas la réalité de la situation : "L'âge d'or du festival est derrière nous. En 2001, 2002 et 2003, on avait des salles pleines, des chefs-d'oeuvre tous les jours, la découverte des grands cinéastes sud-coréens... Les choses ont changé : la mode du cinéma asiatique est un peu passée, la plupart des cinéastes majeurs sont aujourd'hui sélectionnés dans les festivals internationaux et les pays qui faisaient la vitalité de ce cinéma produisent des films bien faits mais très calibrés, qui se ressemblent tous. Malgré tout, on a encore l'envie de faire découvrir au public les meilleurs films parmi tous ceux qu'on visionne, même si ce sont des premières œuvres ou qu'ils viennent de pays encore peu identifiés par les cinéphiles". Et Gimenez de citer l'exemple de Super-bike, premier film d'un jeune cinéaste sud-coréen fraîchement sorti de l'école, qu'il programmera en première mondiale : "Je l'ai vu à 2 heures du matin, à 8 heures j'appelais Séoul pour prendre le film..."En mode mineurCet enthousiasme-là, qui nous a toujours poussé à défendre un festival monté dans la passion et sans mondanités coûteuses et superflues, se poursuit aujourd'hui en mode mineur. Le festival ne dure plus que six jours, les films événements sont presque absents (pour des raisons parfois ahurissantes : suite à leur accueil critique, le dernier Park Chan Wook est tenu au chaud jusqu'à sa sortie par son distributeur frileux et Triangle, co-réalisé par Tsui Hark, Johnnie To et Ringo Lam, est en cours de remontage !) et le festival tente un audacieux éclairage vers le cinéma vietnamien : "Un cinéma encore sous la férule d'un puissant comité de censure qui décide de la sortie ou non des films hors du pays", explique Gimenez. Pour accompagner cette rétrospective, Asiexpo édite simultanément un livre sur l'histoire du cinéma vietnamien, le premier du genre, accompagné d'un DVD documentaire. Cette piste de l'édition est pour Gimenez une manière non négligeable, et peut-être appelée à devenir essentielle, de prolonger le travail formidable mené pendant des années par l'association : ainsi, ils sortiront en DVD un des films événements de l'édition 2004, Snow in spring et envisagent de prolonger l'expérience avec d'autres titres. "Quand on voit le nombre de bons films que l'on a passé pendant le festival et qui ne sont jamais sortis, on sait qu'il y a de quoi faire..." Malgré l'ambiance crépusculaire, Gimenez garde le moral et ne baisse pas les bras. Comme nous, quoi !Étoiles et toiles d'AsieJusqu'au 11 novembrewww.asiexpo.com
